Azure : une demande en hausse de 775% dans les régions en confinement
[AZURE] Alors que le recours à Windows Virtual Desktop a été multiplié par trois, l'utilisation de PowerBI par les gouvernements pour partager des tableaux de bord sur le Covid-19 avec les citoyens a bondi de 42% en une semaine.
[Mis à jour le lundi 30 mars 2020 à 9h07] Le cloud de Microsoft fait face à un véritable raz-de-marée. Aux côtés de l'explosion de l'utilisation de la messagerie collaborative Teams, l'éditeur indique que la demande en services cloud a augmenté de 775% dans les régions imposant des gestes barrières et/ou des mesures de confinement en raison du coronavirus. S'il devait faire face à des contraintes de capacités, l'équipe Azure avait indiqué dès le 21 mars vouloir donner une priorité absolue en matière de ressources supplémentaires aux services de secours, de santé et de gestion d'urgence, aux infrastructures gouvernementales essentielles, ainsi qu'aux applications de travail collaboratives indispensables au confinement (lire le post). A partir du 25 mars, cette situation a touché les régions Azure France, Angleterre, Irlande et Amsterdam (cf. notamment cette discussion sur Reddit). Microsoft a donc décidé d'appliquer ce process dans ces régions. Les infrastructures en place pour les clients existants n'ont pas été impactées, et la qualité de service d'Azure est entièrement maintenue. Mais suite à l'application de ces mesures de priorisation, des clients ont néanmoins été confrontés à l'impossibilité d'activer des machines virtuelles supplémentaires sur les géographies concernées. Microsoft les invite à se tourner vers leur contact commercial en vue d'étudier leur demande au regard des critères de priorité définis (lire l'interview de Xavier Perret : "Microsoft Azure assume de prioriser les besoins critiques des clients en termes de ressources additionnelles").
Amazon Web Services (AWS), Google Cloud ou encore OVHCloud ont détaillé dès le 16 mars leur plan de continuité d'activité pour faire face à la crise du Covid-19. Quant à Microsoft, il a attendu le 21 mars pour préciser les mesures prises pour maintenir les opérations de ses activités de cloud. Une communication que certains pourraient juger tardive. D'autant plus que l'une des briques phares d'Office 365 était touchée par une panne le 16 mars. Confronté à un afflux massif de nouveaux utilisateurs en quête d'outils de télétravail, Microsoft Teams essuyait ce jour-là de nombreux dysfonctionnements relayés sur Twitter : problèmes d'envoi de message, de création de nouvelles équipes, de partage d'écran… La panne, qui a duré plusieurs heures, a été réparée dans le nuit du 16 ou 17 mars.
Un post publié le 21 mars
Face à cette crise, "nous monitorons activement la performance et les tendances d'utilisation (de nos services cloud, ndlr) 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour nous assurer de les optimiser pour nos clients partout dans le monde tout en répondant à de nouvelles demandes", assure l'équipe du cloud Azure sur son blog officiel, dans un post daté du 21 mars. Avant d'ajouter : "Nous travaillons en étroite collaboration avec les organismes de premier secours et les agences gouvernementales essentielles pour nous assurer de prioriser leurs besoins (en termes de ressources informatiques, ndlr) et de leur fournir un support complet." Rappelons que l'offre cloud de Microsoft recouvre le IaaS Azure, mais aussi Office 365 et le progiciel Dynamics 365 qui tous deux s'adossent au premier.
"La priorité absolue sera accordée aux services de secours, de santé et de gestion d'urgence et aux infrastructures gouvernementales essentielles"
Qu'en est-il des régions du cloud de Microsoft basées en France ? "Nous travaillons en partenariat avec les gouvernements locaux pour faire en sorte que nos centres de données répartis à travers le monde soient pourvus en personnel et pleinement fonctionnels", ajoute l'équipe Azure. Un plan de continuité d'activité qui vaut évidemment pour les deux infrastructures françaises d'Azure, déployées en Ile-de-France et à proximité de Marseille. Et l'équipe Azure de préciser : "En cas de contraintes de capacité IT sur telle ou telle région, nous avons établi des critères clairs pour prioriser les nouvelles ressources informatiques au regard du besoin. La priorité absolue sera accordée aux services de secours, de santé et de gestion d'urgence et aux infrastructures gouvernementales essentielles."
Nous avons contacté Microsoft France dès le 17 mars pour connaitre plus précisément les mesures prises en vue d'assurer la continuité d'activité des régions Azure basées dans l'Hexagone. La filiale ne nous a toujours pas répondu à l'heure de la publication de cet article.
Vers une remise en cause des offres gratuites ?
Microsoft précise également accorder une priorité aux télétravailleurs. Objectif : faire en sorte qu'ils "restent opérationnels via les fonctionnalités principales de Teams". Une manière pour Redmond de faire amende honorable suite à la panne du 16 mars.
"Des organisations de toutes tailles issues de tous les secteurs sont en train d'adopter Teams et Microsoft 365 (qui combine Windows et Office 365, ndlr) pour permettre à leurs employés de travailler à distance […]", indique Satya Nadella dans un mail envoyé le 21 mars aux salariés du groupe. Dans son message, le CEO de Microsoft évoque notamment le cas du cabinet de conseils Accenture qui "totalise actuellement 2,5 millions d'heures de réunions dans Teams chaque semaine".
Reste une ombre au tableau : Microsoft indique qu'il s'accordera la possibilité d'ajuster ses offres gratuites si besoin pour assurer le support de ses clients existants. Traduction : le groupe n'entend pas se faire déborder par un trop grand nombre de nouveaux utilisateurs attirés par la version gratuite de Teams. L'objectif du groupe est bien d'anticiper le risque d'une nouvelle dégradation de sa messagerie collaborative qui proviendrait d'un trafic trop important.