Le numérique n'est pas un luxe, c'est un droit
Taxer le numérique freine l'innovation et aggrave les inégalités. Mieux vaut investir dans un écosystème européen inclusif, souverain et compétitif pour saisir les opportunités digitales.
À chaque fois que l’Europe se sent bousculée par les géants américains, la même tentation revient : celle de la taxe. Dernière en date, la résurgence d’une taxation des services numériques pour répliquer aux choix économiques des États-Unis. Et si, pour une fois, on prenait le temps de réfléchir à ce que ça dit de nous ? À ce que ça révèle de notre rapport au numérique, à la compétitivité… et à l’avenir. Taxer pour rééquilibrer ? Sur le papier, l’idée paraît légitime. En pratique, elle pourrait bien nous faire rater l’essentiel.
Taxer, c’est freiner l’élan numérique
Le coup de frein donné aux plateformes étrangères pourrait dans un premier temps nous réjouir. Ce serait même, à court terme, plutôt « bon » pour nous. Mais à long terme, ce serait une catastrophe. Car le numérique n’est pas un produit comme les autres. Ce n’est pas une rente à exploiter. C’est une infrastructure invisible, un levier d’émancipation, d’accès, de lien social, de connaissance, de liberté.
Rendre le numérique plus cher, plus contraint, plus incertain, c’est creuser les inégalités. C’est ralentir l’innovation. C’est freiner l’envie d’entreprendre. C’est renvoyer le progrès à ceux qui peuvent se le payer.
Des dommages collatéraux trop souvent ignorés
Taxer les services numériques, ce n’est pas punir les GAFAM. C’est pénaliser ceux qui les utilisent pour apprendre, se former, créer, s’informer, travailler. Ce sont les citoyens, les TPE, les freelances, les associations, les territoires. Ceux qui ont tout à gagner d’un numérique fluide, ouvert, accessible. Ceux qui construisent tous les jours l’économie réelle, pas celle des fantasmes fiscaux. Il est le catalyseur d'une transformation profonde de l'économie, touchant près de 80 % de l'économie française. Les technologies digitales offrent des gains de productivité, stimulent la création d'emplois et favorisent l'émergence de nouveaux modèles d'affaires.
Changer de posture : de la défensive à l’audace constructive
Le vrai sujet, ce n’est pas de taxer ce qui fonctionne ailleurs. C’est de créer ce qui fonctionne ici. D’investir dans nos propres infrastructures, dans l’éducation, dans les compétences, dans les modèles européens. De faire émerger des alternatives qui respectent nos valeurs, notre souveraineté, et notre vision d’un numérique inclusif.
Il y a mieux à faire que de taxer. Il y a plus audacieux, plus utile, plus juste.
Un numérique accessible pour tous : un impératif démocratique
Le numérique n’est pas un luxe. C’est un droit d’accès à l’époque. Plutôt que de céder à des réflexes défensifs, la France doit adopter une stratégie proactive en matière de numérique. Cela implique de repenser notre fiscalité, de soutenir l'innovation et de favoriser l'émergence d'un écosystème numérique dynamique et compétitif.
Plutôt que de céder à des réflexes défensifs, la France doit adopter une stratégie proactive en matière de numérique. Cela implique de repenser notre fiscalité, de soutenir l'innovation et de favoriser l'émergence d'un écosystème numérique dynamique et compétitif. En agissant ainsi, nous pourrons non seulement préserver notre souveraineté numérique, mais aussi saisir les opportunités offertes par cette révolution technologique pour bâtir une économie plus résiliente et inclusive.