Backlinks selon le Google Leak : tenue correcte exigée
Comme sur d'autres sujets, Google communique peu sur l'importance des backlinks. On sait que sa documentation exprime que le moteur de recherche "utilise les liens comme facteur pour déterminer la pertinence des pages web".
Nous en savons désormais peut-être un petit peu plus depuis le Leak de mai dernier. Un certain nombre de référenceurs ont depuis travaillé dessus. Même si ces documents sont à prendre avec des pincettes, selon Olaf Kopp, spécialiste des brevets de Google liés au search."Les processus ou les applications contenus dans le leak ne sont pas expliqués comme dans les brevets ou les documents de recherche. En d'autres termes, le leak est plus une liste d'attributs et de modules qu'une description du fonctionnement de quelque chose."

Une multitude de critères pour éloigner les liens entrants de mauvaise qualité
La première chose qui saute aux yeux concernant les backlinks dans ce Leak, est le nombre de dispositifs chargés de rejeter les liens pour différentes raisons. Il montre par exemple que Google Penguin est toujours à l'œuvre "Il est donc nécessaire d'éviter les liens potentiellement de faible qualité au maximum, surtout dans les premiers mois d'une page ou d'un site", souffle Olivier de Segonzac, associé fondateur de Resoneo. "On a appris par exemple via le signal penguinEarlyAnchorProtected que les liens de bonne qualité obtenus dès le lancement peuvent définitivement vacciner votre site contre les filtres Penguin."
Mais d'autres éléments sont à signaler selon lui. "Google limite par exemple les ancres redondantes provenant d'un même domaine. Il utilise des mécanismes comme redundantAnchorsDropped ou des plafonds de traitement, avec 200 ancres par domaine par texte, dans certains cas. Et les backlinks ne transmettent une valeur significative que si leur qualité dépasse un certain seuil, comme l'indiquent des métriques telles que le pagerankWeight ou le topPrOnsiteAnchorCount. On note également une montée en puissance des pénalités spécifiques, comme anchorMismatchDemotion, qui détecte les ancres qui ne sont pas en adéquation avec le contenu. Google communique depuis quelques années sur une prise en compte des liens dans l'algorithme de plus en plus faible. On comprend désormais mieux pourquoi…"
Les backlinks classés
Plus dans le détail de ces restrictions, on s'aperçoit que la qualité du backlink est essentielle pour Google. Olivier de Segonzac exprime : "lorsqu'un lien est découvert, il est d'abord extrait par le LinkExtractor. Celui-ci le décompose en divers attributs : texte, contexte, source, ou encore cible. Ces données sont ensuite passées au crible par des modules tels que l'AnchorAccumulator, qui élimine les liens redondants, de mauvaise qualité ou associés à des pages non pertinentes." Le pagerankWeight, les clics totaux, l'éloignement d'une liste d'URL seraient notamment pris en compte pour gérer les backlinks. Il existerait trois niveaux de classification des liens, à partir des données de clics. Par exemple, Google pourrait ignorer le backlink si la page de lien ne reçoit pas de clic.
Google se servirait aussi d'une liste source d'URLS de confiance comme point de départ. "Avec le PageRankNS, ou Nearest Seed, la transmission du PageRank s'atténue au fur et à mesure qu'on s'éloigne de cette liste", indique Olivier de Segonzac.
Les ancres doivent être diversifiées
L'ancre est aussi très importante pour la firme de Mountain View. Tout un attirail de mesures permettrait d'éviter les abus. Au-delà des mécanismes mis en œuvre pour identifier les ancres redondantes ou qui ne seraient pas en adéquation avec la cible, il existe "des systèmes comme AnchorSpamPenalizer qui détectent et pénalisent les ancres liées à des pratiques de spam, via des signaux comme spamProbability et spamPenalty ", pointe Olivier de Segonzac. Pour les optimiser, il est conseillé d'utiliser des ancres variées. Olivier Andrieu, le "pape" du SEO français expliquait qu'"elles doivent être descriptives, variées, naturelles et ne pas ressembler à des requêtes."
L'entité mise en avant
Mais le backlink n'est pas seulement pris en compte. L'entité ressort aussi comme un facteur clé. "Au-delà des simples backlinks, Google privilégie les liens établissant des relations fiables entre des entités, via des mentions", pointe Olivier de Segonzac. Les mentions de la marque aident en effet la firme de Mountain View à identifier l'importance de celle-ci sur une thématique. "Plus Google trouvera de contenus sur des sites de qualité parlant d'une entité, plus les scores de confiance associés à cette entité et ses relations seront élevés. Obtenir des citations de votre marque, de vos produits, et toutes autres entités liées à la marque favorisera votre visibilité globale.", remarque Olivier de Segonzac. Après le link building, on pourrait parler de "mention building" ou de "citation building"."Celui-ci sera proche des Relations Presse au final", pointe Olivier de Segonzac.
Ne pas oublier le contexte
Le rôle du contexte du lien est aussi à noter, d'après la fuite des documents de Google. "Si vous avez un site localisé à un endroit précis, les liens issus de sites partageant la même localisation seront plus efficaces", souffle Olivier de Segonzac. Mais ce n'est pas tout : Google utilise également le contexte du lien pour enrichir sémantiquement la page cible."Comme mentionné explicitement dans les leaks, il s'agit du texte situé à gauche et à droite du lien. Ce dernier, lorsqu'il est localisé au sein d'un contenu texte, bénéficie de cet apport, à l'inverse des listes de liens dans un menu ou une boite spécifique", explique l'expert en référencement.
A la lumière de ces différents éléments, certaines façons d'obtenir des backlinks pourraient-elles être remises en cause ? "Je ne pense pas que cela fera du tort à l'achat de liens, il faut juste bien sélectionner les partenaires", glisse Olivier de Segonzac.