Veesual lève 3,5 millions d'euros pour son essayage virtuel personnalisé

Veesual lève 3,5 millions d'euros pour son essayage virtuel personnalisé Outre proposer une sélection de mannequin de différentes morphologies, la start-up française veut projeter le client dans les vêtements, sans réalité augmentée.

Créée en 2020, la start-up française Veesual permet aux sites e-commerce de mode d'aider le client à se projeter dans les vêtements. Avec deux solutions en catalogue : le Switch Model, pour montrer le rendu d'un vêtement porté par différents modèles professionnels, et le Mix and Match, pour imaginer des combinaisons de looks avec le mannequin choisi par le client. Ce 17 avril, Veesual annonce franchir un cap avec une levée de 5 millions d'euros, dont 1,5 million d'euros de dettes. Le financement est le plus important de l'histoire de la société qui avait levé 2 millions d'euros en trois fois. Pour ce tour de table, le fond d'investissement AVP (Axa Venture Partners) est le principal contributeur. L'accélérateur américain Techstars, qui avait déjà financé la start-up en 2020, a remis au pot.

Projeter les vêtements sur le consommateur

La levée doit permettre à Veesual de développer ses solutions e-commerce. Des évolutions seront apportées comme la possibilité de comparer deux à trois tailles sur un même mannequin ou encore le lancement de l'outil "Look Inspiration" pour que les e-commerçants puissent suggérer des associations de style sur le mannequin choisi par le consommateur.

Mais Veesual veut se rapprocher davantage du client. Selon son CEO Maxime Patte, "Demain, il pourra importer une photo de lui et notre technologie le projettera dans le vêtement de son choix", explique l'ingénieur de formation. Contrairement à d'autres acteurs de l'essayage virtuel, Veesual n'utilise pas la réalité augmentée, mais un moteur de génération d'images reposant sur un mélange de machine learning, de moteur physique en interne et de deep learning pour la finition des images. Au-delà du défi d'obtenir des photos de bonne qualité, Veesual doit encore convaincre le consommateur. "Nous avons fait des tests auprès des consommateurs et un quart est à l'aise à l'idée de partager leurs photos", confirme Maxime Patte. 

Développement aux Etats-Unis

La start-up a néanmoins pour ambition de devenir la "force mondiale" du secteur, un pari qui commence par les Etats-Unis. Pour son fondateur, Veesual "a quelques mois, voire un an, d'avance technologique sur le marché". "Alors que tous s'engouffrent dans l'IA générative, nous en sommes revenus après avoir vu les dérives", rappelle Maxime Patte. En effet, l'IA générative ne tient pas compte de certaines conditions et crée des tailles inexistantes en faisant du sur-mesure.

La société tricolore a lancé pour la première fois ses solutions aux Etats-Unis il y a dix jours avec la marque Eileen Fisher. D'autres e-commerçants devraient être annoncés d'ici l'été, selon le cofondateur. Pour capter ce marché, la société de onze collaborateurs ouvrira un bureau à New York en fin d'année. Neuf nouveaux employés seront recrutés d'ici l'été pour soutenir la croissance de la solution aux Etats-Unis et en France, où Veesual compte des clients comme La Redoute, Gemo, Sergent Major ou encore Claudie Pierlot.