La Chine déclare la guerre aux "fermes à trolls" : des millions de comptes sanctionnés

L'Administration du cyberespace de Chine (CAC) a annoncé avoir fermé plus de 400 sites web et plateformes en 2024, et sanctionné 2,39 millions de comptes et de commerçants impliqués dans ces activités

Dans sa lutte incessante contre la manipulation de l'opinion en ligne, la Chine a intensifié sa répression contre les "fermes à trolls", ces groupes organisés qui pullulent sur internet pour diffuser de fausses informations, gonfler artificiellement la popularité de produits ou de personnalités, et attaquer la concurrence.

"Ces fermes à trolls empoisonnent l'écosystème en ligne", dénonce la CAC dans un communiqué. "Elles exploitent l'actualité, créent de fausses réputations, manipulent les évaluations de films et de célébrités, et génèrent de fausses données de trafic."

Des tactiques de plus en plus sophistiquées

Les autorités chinoises ont observé une diversification des tactiques employées par ces groupes, qui recourent notamment à :

  • Des plateformes de commande en libre-service proposant des services de "boosting" de commentaires, de "likes" et d'engagement sur les réseaux sociaux, les plateformes de streaming et de vidéos courtes.
  • L'intelligence artificielle (IA) pour générer du contenu et des faux comptes, automatiser la publication de commentaires et fabriquer des sujets tendance.
  • Des "fermes de comptes" permettant de publier massivement des commentaires en un seul clic.

Une répression sans relâche

Face à cette menace, la CAC a déployé un arsenal de mesures pour démanteler ces réseaux :

  • Fermeture de plateformes dédiées aux fermes à trolls.
  • Collaboration avec les magasins d'applications pour intercepter et supprimer les applications suspectes.
  • Poursuites judiciaires contre les organisations utilisant l'IA pour manipuler l'opinion.
  • Incitation des plateformes en ligne à renforcer leurs mesures techniques pour bloquer les logiciels de création de faux comptes et les robots.

La CAC a également appelé le public à la vigilance et à signaler tout comportement suspect en ligne. "Soyez prudents face aux offres d'emploi à temps partiel sur internet", prévient l'administration. "Vous pourriez être amenés à participer à des activités illégales et subir des pertes financières et personnelles."

La Chine entend maintenir une "pression élevée" sur les fermes à trolls et empêcher leur résurgence. Cette lutte s'inscrit dans un contexte plus large de contrôle de l'information et de maintien de l'ordre social en ligne, une priorité pour le gouvernement chinois.