Les personnes au chômage toucheront moins d'argent chaque mois à cause d'une réforme du gouvernement.
En France, 3 138 200 personnes sont actuellement inscrites à France Travail et bénéficient d'une allocation chômage. Plus largement, les deux tiers des actifs en France connaissent au moins une période de chômage au cours de leur carrière, selon l'Unédic. La durée moyenne de cette période est d'environ 11 mois.
Le chômage représente donc une réalité susceptible de toucher la majorité des ménages français. Or, les règles qui déterminent l'allocation chômage dont profitent les demandeurs d'emploi sont modifiées en 2025. Ces changements concernent à la fois les conditions d'éligibilité aux allocations chômage et le montant des indemnités versées.
Le calcul des allocations connaît notamment une évolution majeure. Auparavant, le montant mensuel variait selon le nombre de jours dans le mois. Ainsi, l'indemnité était plus élevée pour les mois comptant 31 jours que pour le mois de février. Désormais, l'allocation est systématiquement calculée sur une base de 30 jours, quel que soit le mois. Cette modification entraîne une perte de 5 à 6 jours d'indemnisation par an pour les allocataires. Ces derniers ne touchent plus 365 jours de chômage (ou 366 pour une année bissextile), mais 360 jours. Concrètement, alors que l'allocation chômage s'élève en moyenne à 1 265 euros bruts par mois, soit 42 euros par jour, cela représente une diminution moyenne des allocations d'environ 210 euros par an.

Les seniors sont également concernés par cette réforme de l'assurance-chômage. Alors qu'il leur est généralement plus difficile de retrouver du travail, ils pouvaient bénéficier de certains privilèges avantageux. Cependant, ces dispositifs sont quasiment tous modifiés.
Par exemple, un demandeur d'emploi doit avoir travaillé 130 jours lors des 24 mois précédents la fin de son contrat s'il veut toucher les allocations chômage. Ces 24 mois sont appelés "période de référence". Pour les personnes âgées de plus de 53 ans, la période de référence était de 36 mois. Dorénavant, il faudra avoir 55 ans pour bénéficier de cet allongement de la période de référence.
De même, un demandeur d'emploi peut percevoir les allocations chômage pendant 18 mois maximum, alors qu'un senior de plus de 53 ans pouvait prétendre à 22,5 mois d'indemnisation. Les seniors de 55 ans pouvaient, quant à eux, toucher 27 mois d'indemnités chômage. Là encore, la limite d'âge est repoussée de 2 ans. Pour bénéficier de 22,5 mois d'allocations chômage, il faut maintenant avoir 55 ans, et 57 ans pour toucher le chômage pendant 27 mois.
Enfin, les travailleurs saisonniers, qui représentent 3,2 millions de personnes en France, bénéficient en revanche d'un assouplissement des règles. La durée minimale de travail requise pour percevoir des allocations passe de 6 à 5 mois sur les deux dernières années.