Logora crée le débat chez les éditeurs pour inciter les lecteurs à se loguer

Logora crée le débat chez les éditeurs pour inciter les lecteurs à se loguer L'outil développé par la start-up française est notamment déployé chez Capital, Ouest France et Femme Actuelle. L'enjeu : booster le nombre d'utilisateurs inscrits et l'inventaire monétisable.

Un simple plugin pour attirer de nouveaux lecteurs, fidéliser les existants, augmenter le nombre de pages vues et développer leur chiffre d'affaires ? Cela semble presque trop beau pour être vrai. C'est pourtant toute la promesse de Logora, start-up parisienne qui propose aux médias d'intégrer des espaces de débat au pied de leurs articles.  Lancée il y a un an, la fonctionnalité est utilisée par plusieurs sites médias, dont Capital, Ouest France et Femme Actuelle.

L'enjeu est simple : générer de l'engagement en offrant aux lecteurs une manière structurée de s'exprimer, sans tomber dans la cacophonie des réseaux sociaux et sans générer du travail supplémentaire pour les rédactions. Il suffit, pour cela, de poser une simple question, en rebond sur la thématique traitée par l'article, à laquelle les lecteurs peuvent répondre en cliquant sur oui ou non, pour ou contre. S'ils le souhaitent, ces derniers peuvent approfondir leur pensée en publiant un commentaire. Un algorithme score chacun de ces commentaires, de façon à afficher en priorité les messages les mieux rédigés, avec les arguments les plus solides et le plus grand nombre de sources. "Nous avons créé un outil de débat qui répond aux besoins des éditeurs de donner la parole à leurs lecteurs avec un format structuré et pertinent", résume Pierre Laburthe, cofondateur de Logora avec Henry Boisgibault.

En six mois, Logora a généré 150 000 inscriptions chez les cinq éditeurs qui ont déployé la solution

En plus de générer de l'engagement, l'éditeur augmente sa base de logués, puisque, pour participer au débat, le lecteur doit s'inscrire. Or, qui dit lecteur logué dit data propriétaire, denrée précieuse pour valoriser ses inventaires publicitaires et faciliter le déploiement de stratégies de conquête et de fidélisation, via par exemple des newsletters ou des offres d'abonnement alléchantes… " Logora augmente aussi le nombre de pages vues à chaque fois que le lecteur interagit en cliquant ou en argumentant. C'est très intéressant d'un point de vue référencement naturel, sans compter le potentiel de monétisation publicitaire", ajoute Pierre Laburthe.

La solution est très facile à déployer – il suffit de créer un modèle de page dédié et d'y intégrer un code html ou un plugin Wordpress (la version in-app est prévue pour ce printemps). La mise en œuvre est, elle aussi, d'une simplicité déconcertante. Sur le back-office, on peut attribuer un même débat à plusieurs articles voire à des thématiques pour que de futurs articles puissent y être associés d'un simple tag. Les seuls messages censurés automatiquement sont ceux comportant des propos haineux. Au moindre doute, les équipes de Logora peuvent intervenir manuellement pour trancher. En moyenne, 3% des messages sont rejetés et 9% triés manuellement. Au journaliste ensuite de supprimer des contributions au cas par cas, s'il le juge vraiment nécessaire.

En six mois, Logora a généré 150 000 inscriptions chez les cinq éditeurs qui ont déployé la solution. Des inscriptions qui augmentent de 20% par mois en moyenne. L'abonnement mensuel coûte entre 1 000 et 5 000 euros, selon le volume du trafic. Lancée sur fonds propres, la jeune pousse compte une équipe de six personnes et prévoit de déployer sa solution auprès de nombreux autres titres dès le premier semestre.

Cet article a également été publié dans Adtech News, supplément papier du magazine CB News, dédié à l'adtech et au martech. Dans l'édition de mars , un dossier sur l'arrivée des nouvelles règles de la Cnil, une interview de Cofidis sur l'après cookie tiers, un dossier sur le succès des AppClips, une focus sur Loghora et le baromètre du programmatique