"Je suis au chômage et je touche quand même la prime d'activité" - cette règle méconnue arrondira vos fins de mois
Chaque mois, la prime d'activité représente un sérieux coup de pouce pour plus de quatre millions de travailleurs. Versée par la Caisse des allocations familiales (CAF), ou par la Mutuelle sociale agricole (MSA), elle vise à compléter les petits salaires, sous la forme d'un versement mensuel pouvant atteindre quelques centaines d'euros. Son principe étant de récompenser le travail, les demandeurs d'emploi n'y ont pas accès. Il existe cependant une exception méconnue à cette règle.
Les chômeurs qui touchent une allocation de retour à l'emploi (ARE) de la part de France Travail ne peuvent pas prétendre à la prime d'activité : si leur indemnité chômage constitue bien un revenu mensuel, celui-ci n'est pas considéré comme un salaire tiré d'une activité professionnelle. En revanche, si un demandeur d'emploi entre dans une période de formation, la règle change.
Si sa situation est validée par France Travail, la personne devient alors bénéficiaire de l'allocation de retour à l'emploi formation (AREF). Or, celle-ci est bien considérée comme un salaire, et ouvre donc des droits à une prime d'activité. Une nuance qu'il est bon de connaître lorsqu'on envisage, par exemple, une reconversion professionnelle.

Les allocataires de l'AREF n'ont pas l'obligation de rechercher du travail dans l'immédiat pour continuer de percevoir leur indemnité, puisqu'ils ont été autorisés à consacrer leur temps à se former. Ces personnes peuvent alors faire une demande de prime d'activité auprès de la CAF, à condition de satisfaire aux critères d'éligibilité.
Le demandeur doit être âgé de plus de 18 ans et résider en France de manière stable. Pour les étrangers hors Union Européenne, un titre de séjour valide depuis au moins cinq ans est requis. A noter que les personnes en situation de chômage technique peuvent également solliciter la prime d'activité : c'est une deuxième exception à la règle.
Vous pouvez effectuer une demande sur le site de votre CAF (ou de la MSA dans le cas des agriculteurs) : vous devrez décrire votre situation et renseigner vos revenus perçus au cours des trois derniers mois. Une fois le dossier accepté, le versement interviendra à partir du 5 du mois suivant. Chaque trimestre, vous devrez ensuite effectuer une nouvelle déclaration de ressources : depuis le 1er mars, celle-ci est préremplie et n'a plus qu'à être vérifiée et validée.
Le montant de cette prime varie considérablement d'un allocataire à l'autre. Son calcul est fondé sur un montant forfaitaire de base de 622,63 euros, qui peut être majoré selon la composition de votre foyer, et pondéré selon vos ressources. La CAF met en place sur son site un outil de simulation pour mieux évaluer vos droits. De quoi offrir, peut-être, un peu de mou dans des périodes de transition professionnelle difficiles.