Entre 10 et 15 000 euros par mois : ce que touchent les anciens ministres du gouvernement
Suite à la démission du gouvernement Attal, les anciens ministres vont bénéficier d'indemnités et d'avantages pendant leur période de transition. Zoom sur ce à quoi ils ont droit.
La scène politique française connaît une période de turbulences sans précédent après les élections législatives anticipées qui ont bouleversé le paysage politique. Le Nouveau Front Populaire (NFP) est en effet arrivé en tête du scrutin, privant le camp présidentiel de sa majorité à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre Gabriel Attal, plus jeune chef de gouvernement de l'histoire nommé il y a à peine 6 mois, a tiré les conséquences de cet échec électoral. Il a présenté sa démission et celle de son gouvernement au président Emmanuel Macron, qui l'a acceptée. Le gouvernement est donc officiellement démissionnaire et expédie les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe, un processus qui pourrait prendre plusieurs semaines.
Malgré leur départ du gouvernement, les anciens ministres ne repartent pas les mains vides. Conformément à la loi, ils bénéficient en effet d'indemnités et d'avantages pendant quelques mois, le temps de retrouver un poste.
Concrètement, un Premier ministre démissionnaire peut percevoir une indemnité équivalente à son salaire (environ 15 000 euros bruts) pendant 3 mois après son départ, à condition de ne pas reprendre une activité rémunérée durant cette période. Il dispose aussi d'un véhicule de fonction avec chauffeur et d'un secrétaire particulier pendant 10 ans. Ces avantages sont toutefois soumis à validation de sa déclaration de patrimoine et d'intérêts par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Les ministres démissionnaires qui ne retrouvent pas immédiatement un emploi touchent quant à eux 3 mois d'indemnités correspondant à leur dernier salaire (environ 10 000 euros bruts par mois). Ceux issus de la fonction publique réintègrent automatiquement leur administration et ne perçoivent donc pas ces indemnités. Il en va de même pour ceux élus ou réélus députés à l'image de Gabriel Attal ou Gérald Darmanin, .
Les anciens ministres régaliens (Intérieur, Justice, Affaires étrangères, Défense) peuvent par ailleurs bénéficier d'une protection policière accordée au cas par cas, au vu de leur exposition. Mais globalement, les avantages matériels liés à la fonction (logement, transports, etc.) prennent fin avec leur départ du gouvernement.
Notons que les anciens ministres souhaitant travailler dans le privé dans les trois ans suivant leur départ doivent au préalable saisir la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, afin de prévenir tout conflit d'intérêts. Une contrainte qui pourrait par exemple compliquer le retour à son métier d'avocat d'Eric Dupond-Moretti.
Mais les ministres ne sont pas les seuls à bénéficier d'avantages après leur mandat. Les parlementaires, notamment les sénateurs, conservent eux aussi certains privilèges comme une généreuse garantie obsèques, une couverture chômage pendant trois ans ou encore des retraites supérieures à celles des députés.