
C'est le pays frontalier idéal pour gagner beaucoup plus d'argent et non, ce n'est pas la Suisse
La Suisse offre des perspectives intéressantes pour les Français en quête d'opportunités professionnelles, mais à bien y regarder, ce n'est pas le pays frontalier qui offre le plus d'avantages...
Chaque jour, de nombreux Français traversent les frontières pour se rendre à leur lieu de travail. Avec une rémunération mensuelle moyenne d'environ 5 500 euros, un taux de chômage de 4,4% contre 7,3% en France d'après les données du Bureau International du Travail (BIT) et un PIB par habitant parmi les plus importants à l'échelle internationale, la Suisse demeure une destination de choix pour les travailleurs frontaliers originaires de France.
Toutefois, un autre pays limitrophe de la France se démarque par des atouts encore plus significatifs. Affichant un salaire moyen légèrement supérieur à celui de la Suisse, à savoir 6 020 euros pour un travailleur transfrontalier. Le Luxembourg détient le PIB par habitant le plus élevé de la planète et devance la Suisse dans ce domaine depuis plus de deux décennies, d'après le Fonds Monétaire International.
Un autre avantage majeur de ce pays réside dans son système de protection sociale. En effet, les travailleurs frontaliers sont automatiquement affiliés au régime de sécurité sociale luxembourgeois, tandis qu'en Suisse, ils sont tenus de financer une assurance maladie onéreuse (en moyenne 345 euros mensuels). De plus, le droit à la retraite luxembourgeoise s'acquiert après dix ans d'expérience professionnelle dans le pays, offrant ainsi des perspectives de carrière plus stables et sécurisées. En Suisse, la pension est calculée au prorata des années travaillées.

En matière de fiscalité, la situation varie au cas par cas. Alors que la Suisse impose ses frontaliers à la source dans le canton de Genève et en France pour les autres cantons, le Luxembourg applique un prélèvement à la source avec un barème avantageux pour les revenus inférieurs à 40 000 euros annuels, selon le Journal des Français à l'Etranger.
Cependant, l'accueil réservé par les Luxembourgeois mérite également d'être pris en compte. Tandis que la Suisse connaît des mouvements politiques anti-frontaliers très actifs, le Luxembourg, dont 45% de la main-d'œuvre est composée de travailleurs frontaliers, dont la moitié sont français, considère le travail transfrontalier comme un élément essentiel de son développement économique et social. De plus, 98% de la population y parle couramment le français. Ces atouts expliquent sans doute pourquoi les travailleurs frontaliers originaires de France restent rarement moins de 10 ans au Luxembourg, alors qu'ils séjournent en moyenne de 5 à 10 ans en Suisse, selon l'APEC.
Si vous envisagez de tenter votre chance dans le Grand-Duché, sachez que même si le pays n'est pas aussi enclavé dans les massifs montagneux que la Suisse, de nombreux frontaliers mettent en garde contre les embouteillages rencontrés en voiture. Depuis Paris, la capitale luxembourgeoise est accessible en 2h15 en TGV. Les secteurs qui recrutent le plus sont ceux de la finance, des assurances, de la logistique et de l'industrie. Pour trouver un emploi au Luxembourg, il est possible de consulter de nombreux sites de recherche d'emploi. Celui de l'ADEM, l'équivalent luxembourgeois de France Travail en France, est notamment accessible aux travailleurs frontaliers.