Un salarié sur quatre est dans l'illégalité au travail plusieurs fois par semaine mais ne s'en rend pas compte

Le monde du travail des salariés du privé est régi par des lois, des ordonnances et des décrets réunis dans le code du travail. Il couvre des domaines variés comme l'hygiène, la santé ou la sécurité au travail.
En France, le droit du travail est un ensemble de règles juridiques qui encadrent les relations entre les employeurs et les salariés. Ce dernier vise notamment à sauvegarder les intérêts des travailleurs et à préserver leurs acquis sociaux, tels que les salaires, le temps de travail, les congés, etc. Une grande partie de ces dispositions sont rassemblées au sein du code du travail.
Ce dernier liste notamment une réglementation détaillée en ce qui concerne l'hygiène au travail. Ainsi, l'employeur est tenu de mettre à disposition de son personnel un endroit dédié à la prise des repas, répondant à des critères stricts de salubrité et de sécurité. Lorsque l'effectif dépasse 50 salariés, la loi impose que ce local de restauration soit équipé au minimum d'un réfrigérateur pour stocker la nourriture, d'un appareil permettant de réchauffer les plats, d'un point d'eau potable ainsi que de chaises et de tables en quantité adéquate. Ces exigences visent à offrir aux employés un espace agréable et fonctionnel pour se restaurer dans de bonnes conditions.
Pour prendre leur repas, les salariés disposent d'une durée définie par le code du travail. "Dès que le temps de travail quotidien atteint six heures, le salarié bénéficie d'un temps de pause d'une durée minimale de vingt minutes consécutives", précise l'article L3121-16. Il est important de noter que cette durée peut être allongée par une convention collective ou un accord collectif.

Autre curiosité méconnue du code du travail, l'article R4228-19 précise qu'"il est interdit de laisser les travailleurs prendre leurs repas dans les locaux affectés au travail". Autrement dit, pour des considérations sanitaires, déjeuner à son poste devant son écran d'ordinateur est en principe proscrit par la loi française. Selon Maître Camille Vanneau, avocate spécialisée en droit du travail, un salarié s'expose à une sanction disciplinaire "si un local est mis à disposition et si son employeur l'a informé par une note interne ou dans le règlement intérieur de l'impossibilité de prendre sa pause déjeuner à son poste de travail".
Une mesure qui peut surprendre les salariés travaillant dans un environnement de bureau. En effet, Camille Vanneau souligne que "avec le Covid, beaucoup d'entreprises ont opté pour des locaux plus petits, et ne disposent pas toujours d'un espace dédié". Pourtant, cette pratique semble répandue d'après une enquête menée en 2019 par Régions Job auprès de plus de 1 000 actifs en poste. Si une majorité d'entre eux mangent à la cantine ou dans la salle de pause, 24% des répondants admettent prendre leur repas devant leur ordinateur à plusieurs reprises dans la semaine.