Le manque de soignants dans les hôpitaux va s'aggraver avec ce projet du gouvernement

Le manque de soignants dans les hôpitaux va s'aggraver avec ce projet du gouvernement

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2025 soulève des inquiétudes. Une mesure controversée pourrait impacter le recrutement et les salaires dans les hôpitaux et collectivités territoriales.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 fait actuellement l'objet de vives discussions. Ce texte, qui vise à redresser les finances publiques françaises, pourrait avoir des conséquences inattendues sur le personnel hospitalier et les fonctionnaires territoriaux. Alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit public, certaines mesures envisagées soulèvent des interrogations quant à leur impact sur l'emploi et les conditions de travail dans ces secteurs.

Le PLFSS 2025 s'inscrit dans un contexte économique délicat. Le gouvernement, confronté à un déficit qui pourrait atteindre 7 % du PIB en 2025 sans action immédiate, a décidé de prendre des mesures d'envergure. L'objectif affiché est de ramener le déficit à 5 % du PIB dès 2025, puis sous le seuil des 3 % d'ici 2029. Pour y parvenir, un effort total de 60 milliards d'euros est prévu.  

Parmi les nombreuses dispositions du projet de loi, une mesure en particulier retient l'attention : l'augmentation des cotisations employeurs pour les personnes rattachées à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Cette caisse, qui gère les retraites d'environ 1,3 million d'agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière, fait face à un déficit croissant depuis plusieurs années.

Les causes de ce déficit sont multiples : l'allongement de l'espérance de vie, qui a entraîné une dégradation du ratio entre cotisants actifs et retraités, la part importante de femmes dans ces secteurs bénéficiant plus souvent de départs anticipés, ou encore l'emploi croissant de contractuels ne cotisant pas à la CNRACL. À cela s'ajoute un mécanisme de solidarité entre les régimes de retraite, qui a conduit la CNRACL à être ponctionnée depuis 1974 au bénéfice d'autres caisses déficitaires.

Face à cette situation, le gouvernement envisage une augmentation progressive des taux de cotisation employeurs de 2025 à 2027. La première étape de cette hausse, prévue pour 2025, serait de 4 points. Une hausse massive puisqu'elle équivaut à l'augmentation totale de ces 12 dernières années. 

Cependant, cette mesure soulève des inquiétudes quant à ses potentielles répercussions sur l'emploi et les salaires dans ces secteurs. En effet, l'augmentation des charges patronales freinera mécaniquement les recrutements et limitera les possibilités d'augmentation des rémunérations. 

D'autres pistes auraient pu être envisagées pour réduire le déficit de la CNRACL. Un récent rapport inter-inspections a notamment suggéré la possibilité de faire cotiser, en tout ou partie, les agents contractuels à cette caisse. L'Association des Maires de France (AMF) plaide quant à elle pour "une remise à plat complète du système" plutôt qu'une simple hausse des cotisations.