Les campings pourraient bientôt disparaître en France à cause de plusieurs réglementations
Malgré un bilan globalement positif de la saison 2024, les gérants de camping ne cachent pas leur crainte. Le secteur est entré dans une "période de fragilisation préoccupante" estime la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA).
C'est que le monde du camping est dans une situation assez étonnante. L'hôtellerie de plein air est de loin le type d'hébergement collectif le plus populaire en France, avec près de 141 millions de nuitées entre avril et septembre 2024. A titre de comparaison, les hôtels n'ont enregistré que 121 millions de nuitées sur la même période.
À cela, on ajoute que le camping bénéficie d'une image particulièrement favorable : en 2025, près de huit Français sur dix en ont une opinion positive, et près d'un quart vont jusqu'à déclarer en avoir une très bonne image, d'après un sondage Ifop.

Pourtant en l'espace de vingt ans, le secteur a subi une douloureuse érosion. La France a perdu un cinquième de ses campings, passant de plus de 9 000 terrains aménagés en 2000 à seulement 7 400 aujourd'hui, alors même que leur nombre est stable voire en augmentation ailleurs en Europe. Et en 2023, faute de rentabilité, 3 000 petits campings étaient menacés de disparaître, confiait Nicolas Dayot, président de la FNHPA à la presse.
Face à cette situation, la fédération sonne l'alerte : sans un engagement fort, la diminution continue du nombre de campings pourrait fragiliser l'ensemble du secteur et peser sur l'attractivité touristique de la France.
Pourquoi ces disparitions alors que le camping observe des taux de fréquentation exceptionnels ces dernières années ? La FNHPA associe cette situation à trois facteurs : "cette disparition progressive s'explique par des contraintes environnementales, climatiques et réglementaires qui bloquent toute création de nouveaux établissements et limitent la capacité des campings à s'adapter aux évolutions du marché."
Pour inverser la tendance, la fédération a lancé plusieurs actions, notamment en partenariat avec la Banque des Territoires pour sauvegarder et moderniser des petits campings. En juin 2024, un appel à candidatures a été lancé et chaque camping sélectionné bénéficiera d'une enveloppe de 15 000 euros pour être accompagné par un cabinet conseil spécialisé.
Cette situation est particulièrement dommageable dans un contexte où le pouvoir d'achat reste une préoccupation. En effet, 79% des Français estiment que le camping permet aux personnes en difficulté financière de partir en vacances malgré tout. D'après l'étude Ifop 2025, près de la moitié des campeurs affirment que ce mode d'hébergement leur a permis de partir en vacances pour la première fois de leur vie, un chiffre qui monte à 65% parmi les bénéficiaires d'aide au départ en vacances.