
Cet archipel sera le premier pays à devenir invivable à cause du changement climatique - le pays englouti par la mer avant 2050 ?
Face à la montée des eaux et au réchauffement climatique, ce pays composé d'îles paradisiaques pourrait être le premier à devenir inhabitable.
Avec ses plages de sable blanc, ses eaux cristallines et ses cocotiers, les Tuvalu sont un paradis tropical en danger. Cet archipel de neuf atolls coralliens situé dans l'océan Pacifique pourrait devenir le premier Etat au monde à être rendu inhabitable par le changement climatique.
Les 10 000 habitants des Tuvalu font face à des défis majeurs. Les inondations lors des marées hautes sont de plus en plus fréquentes et dévastatrices, endommageant les cultures, les habitations et les réserves d'eau douce souterraine. Des tempêtes successives ont provoqué des dégâts considérables, forçant certaines communautés villageoises à se déplacer.
Cette situation a laissé penser que les Tuvalu pourraient être rayés de la carte, engloutis par la montée des eaux dans les décennies à venir. Mais la réalité semble plus contrastée. Selon Virginie Duvat, professeur de géographie et auteur principale des cinquième et sixième rapports du GIEC, c'est plutôt l'habitabilité de ces îles qui est menacée.

Dans un article publié en 2024 sur Géoconfluences, Virginie Duvat montre, études à l'appui, que la majorité des îles coralliennes n'ont pas perdu de surface malgré la montée des eaux. Pour autant, des inondations temporaires ont lieu, rendant la vie sur place difficile.
Le GIEC prévoit dans son scénario le plus pessimiste que les Tuvalu pourraient devenir invivables dès 2050, avec un risque climatique "faible à modéré", et puis en 2090, le pays passerait à un risque climatique "élevé". Ce scénario anticipe une perte massive de biodiversité terrestre et marine, une réduction drastique de l'accès à l'eau douce, la destruction des zones habitées par les événements climatiques extrêmes, et un effondrement des principaux secteurs économiques. La dégradation accélérée des écosystèmes marins, notamment des récifs coralliens qui subissent des épisodes de blanchissement de plus en plus rapprochés, fragilise davantage la capacité de l'archipel à résister aux assauts de l'océan.
Face à cette menace existentielle, deux stratégies s'affrontent. Certains veulent déplacer les populations vers des terres d'accueil, aux Fidji ou en Australie, quand d'autres préfèrent une autre voie : celle de l'adaptation. Surélever les maisons, agrandir les plages, créer des digues pour se protéger de la mer ou encore s'adapter grâce aux écosystèmes. Cette dernière option "consiste à s'appuyer sur la capacité d'adaptation des écosystèmes marins et côtiers, en la renforçant par des actions de protection, de gestion durable, de restauration ou de création d'écosystèmes", précise Virginie Duvat.
Les efforts d'adaptation se multiplient. Le pays expérimente diverses solutions : consolider les côtes et récupérer du terrain sur la mer, par exemple. La protection des écosystèmes joue également un rôle crucial : les récifs coralliens peuvent réduire la hauteur des vagues de tempête jusqu'à 70%.