Drones et IoT, les clés d'Altametris pour la maintenance des ouvrages d'art

Drones et IoT, les clés d'Altametris pour la maintenance des ouvrages d'art La filiale de SNCF Réseau, qui a fêté ses quatre ans en 2021, a mis au point une plateforme d'analyse des données pour passer à l'échelle.

Aperçus virevoltants autour de la tour de l'horloge de la gare de Lyon à Paris pour en inspecter la verrière en avril dernier, mais aussi autour du Viaduc de Chérisy fin 2020, les drones d'Altametris ne se limitent plus à quelques expérimentations. La filiale de SNCF Réseau, spécialisée dans le traitement et la valorisation de données industrielles, entend passer à l'échelle en 2021 et s'est développée pour capter les données des infrastructures de manière massive.

Des jumeaux numériques des édifices peuvent être modélisés sur la plateforme. © Altametris

Pour en arriver à ce tournant, Altametris est passée par de nombreux développements. Incubée en 2012 au sein de SNCF Réseau avec l'objectif d'optimiser les opérations de maintenance du groupe, l'entreprise a été officiellement créée en 2017. Ses premiers travaux ont concerné l'utilisation de drones pour les opérations d'inspection. Ses 60 appareils volants ont depuis parcouru plus de 35 000 kilomètres de rails et surveillé nombre de caténaires. L'entreprise de 50 salariés a, au fil du temps, enrichi ses solutions avec du lidar et des données satellites, tout comme elle a diversifié ses clients, d'Enedis à Veolia, représentant plus de 200 projets. "Nous nous sommes rendu compte que le sujet des clients était plus lié à la valorisation de la donnée qu'à sa captation", indique Alexis Meneses, responsable software chez Altametris.

Pour déterminer les bonnes données à récupérer afin d'apporter de la valeur, les équipes d'Altametris ont mené divers projets pour SNCF Réseau. "La SNCF est un véritable terrain de jeux, nous avons pu intervenir pour des travaux d'électricité, pour des ouvrages d'art, des interventions de BTP, etc.", raconte Alexis Meneses. "Nous avions les drones pour inspecter le dessus des trains, mais il nous manquait une solution pour en inspecter le dessous sans avoir à les ramener à l'atelier. C'est ainsi qu'est né en mars dernier le robot roulant", poursuit-il.

Des drones autonomes en 2022

Pour répondre à ce besoin grandissant de traitement des données, Altametris a mis au point Altametris Suite, un tout nouveau logiciel de gestion des infrastructures industrielles lancé sur le marché début juillet, pour centraliser et traiter des données massives et spécifiques. "L'enjeu est d'apporter aux opérateurs une connaissance métier utile pour sortir de la maintenance curative, explique Alexis Meneses. Nos solutions apportent des gains de 10 à 20% sur des opérations qui reviennent à plusieurs millions d'euros."

Les informations peuvent être visualisées en 2D, en 3D, en format vectoriel et dans le temps. "La plateforme a été conçue pour être scalable, avec une structure élastique", précise Alexis Meneses. Altametris a noué un partenariat avec le français Instadrone : grâce à un maillage de ce dernier sur l'ensemble du territoire, il peut contribuer à capter de la donnée, tandis qu'Altametris s'occupe de la gestion des données sur sa plateforme.

La prochaine étape pour l'entreprise sera l'intégration des données IoT. "Les drones surveillent ponctuellement une infrastructure, tandis que les capteurs les analysent en continu. Ajouter ces données à la plateforme apportera un complément d'informations", souligne Alexis Meneses avant d'ajouter : "Avec notre R&D, nous voulons changer la manière de faire de la maintenance." Autre projet mené en parallèle : les drones autonomes. Altametris a déjà effectué des premières expérimentations, avant un déploiement en 2022.