Ecologie ne rime pas forcément avec surcoût dans l'industrie automobile
C'est un euphémisme de dire que l'industrie automobile a un problème de développement durable.
La phase “production et fin de vie” d’une citadine thermique génère 6,7 tonnes de CO2 et, en moyenne, les voitures particulières produisent environ trois milliards de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone dans le monde.
Le choix le plus évident pour être plus écologique est d’investir dans un véhicule électrique (VE). Même si à l’achat le véhicule électrique reste plus cher qu’un véhicule thermique, cependant sur le long terme le coût total de détention d’un véhicule électrique (hormis les véhicules de grande taille) est plus rentable.
Il existe d’autres options écologiques au véhicule électrique pour faire des économies aussi bien pour les garagistes que pour les consommateurs. Alors que le monde devient de plus en plus sensible à l’écologie, l’idée reçue selon laquelle choisir l’option la plus verte signifie qu’elle est plus chère peut être démentie.
Réparer plutôt qu’acheter
Au cœur de ce sujet, nous pouvons évoquer le débat récurrent concernant la réparation ou le remplacement des pièces. En général, la décision la plus simple est d’opter pour le remplacement d’une pièce, nouvelle pièce, nouveau départ pour le véhicule. Cependant, cette approche n’est pas toujours la plus rentable ni la plus respectueuse de l’environnement.
Prenons l’exemple de remplacement de pare-chocs ou d’essuie-glace, les deux réparations les plus courantes sur un véhicule. Dans ces deux cas, la réparation fonctionne le mieux et donne une seconde vie à des pièces qui autrement finiraient à la décharge. Le gouvernement français a mis en place dès 2017 une loi imposant aux garagistes de proposer à leurs clients des pièces issues de l’économie circulaire pour leurs réparations automobiles. Cela permet de faire des économies de 50 % à 80 % comparé au prix des pièces neuves.
Le point de vue des garages
Les garages ont un rôle important à jouer pour rassurer les clients et les inciter à réparer plutôt que remplacer lorsque c’est nécessaire et possible.
Mais pour ce faire, les garages et les techniciens doivent disposer des bons outils et des bonnes compétences pour pouvoir diagnostiquer si une pièce automobile peut être réparée, en particulier dans les cas complexes où le remplacement est souvent l'option la plus facile.
Les garages devraient considérer cette évolution vers la réparation comme une opportunité. Ceux qui passeront du remplacement de pièces à la réparation de pièces d'occasion auront une longueur d'avance sur les consommateurs qui recherchent des options plus durables, ce qui leur procurera un avantage concurrentiel. La réparation de pièces ouvre également de nouvelles possibilités de formation pour les garages, qui peuvent ainsi se moderniser et acquérir de nouvelles compétences.
En maîtrisant l'art de la réparation, les garages peuvent en fait économiser de l'argent sur les remplacements de pièces. Cette évolution se traduit en fin de compte par des économies tant pour le consommateur que pour le garagiste.
Les garages ne sont pas seuls face à cette évolution. En effet, des technologies existent pour les aider à diagnostiquer si des pièces automobiles complexes peuvent être réparées. Cela permet aux techniciens d'évaluer rapidement et précisément les réparations du véhicule et de prendre des décisions sur ce qu'il convient de faire.
Du côté des assureurs
Les assureurs sont un autre rouage essentiel de ce cycle et se trouvent au centre de la tendance pour pouvoir l’influencer. La recherche montre que si les assureurs augmentent les taux de réparation par rapport au remplacement de deux points par an dans toute l'Europe, près de 30 000 tonnes d'émissions de CO2 pourraient être évitées.
Les assureurs français ont déjà la possibilité de pousser les pièces automobiles d’occasion pour réparer des véhicules suite à un sinistre, grâce à un décret publié en 2017 qui impose aux garagistes de proposer des pièces issues de l’économie circulaire à leurs clients. En privilégiant cette solution, économies non négligeables peuvent être réalisées tant financièrement qu’écologiquement.
Tout repose sur le consommateur
Comme de plus en plus de conducteurs optent pour des solutions de développement durable (64% souhaitent que leur prochaine voiture soit un véhicule écologique), leur offrir des services correspondant à ces préférences favorisera leur attrait et un avenir plus respectueux de l'environnement.
L'industrie automobile est un espace concurrentiel, les garages et les compagnies d'assurance cherchent à rester compétitifs sur tous les plans, du prix à l'expérience client. Les entreprises de ce secteur doivent donc chercher des moyens de se démarquer. Des services plus respectueux de l’environnement apparaissent comme l'ultime facteur de différenciation.
Pour les consommateurs d'aujourd'hui, une entreprise qui privilégie activement l’écologie fidélisera plus sa clientèle.
Pour l'avenir, redéfinissons l’engagement écologique dans les secteurs de l'automobile et de l'assurance et reconnaissons que le développement durable n'est pas toujours synonyme d'augmentation des coûts; en fait, elle peut être le catalyseur d'un avenir plus rentable, plus loyal et plus compétitif.