Cette maison unique au monde est estimée à 200 millions d'euros - elle est en France
À 30 minutes de Cannes, une résidence qui intrigue au premier coup d'œil. Des bulles par dizaines dessinent la façade du bâtiment de 1 200 mètres carrés, une demeure privée composée de dix suites et d'une salle de réception pouvant accueillir 350 personnes.
En plus de son architecture rare en France, l'histoire de ce bien a fait sa renommée. Imaginé par l'architecte Antti Lovag à la fin des années 1970, il faudra douze ans pour totalement achever l'édifice.
De la façade aux fondations, le Palais Bulles est révolutionnaire, inspiré de l'habitat troglodyte. L'ensemble évoque une grappe de bulles ouverte sur la Méditerranée. Ici ni angles droits, ni cloisons linéaires, la construction se veut "organique". Le bâtiment est constitué d'une succession de coques disposées en "S".

Acquis par Pierre Cardin en 1992, les derniers travaux sont achevés par le couturier et l'intérieur transformé. Cardin, célèbre pour ses robes en formes géométriques, tombe naturellement amoureux de ce bien. L'homme d'affaires y apporte sa touche personnelle en confiant la décoration des suites à des artistes contemporains comme Patrice Breteau, Jérôme Tisserand et Daniel You. Il y ajoute sa collection de mobilier, d'objets d'art et de design des années 60 et 70, installant notamment des sièges qu'il a lui-même dessinés.
Aujourd'hui, ce lieu exceptionnel n'est plus une simple résidence privée. Labellisé "Architecture contemporaine remarquable", le Palais Bulles est un espace événementiel. On y organise des réceptions prestigieuses, notamment pendant le Festival de Cannes, mais aussi des défilés de mode comme celui de Dior en 2015 et des clips musicaux y sont tournés.
Il y a dix ans, le Palais Bulles a été mis en vente pour 200 millions d'euros. D'après la presse, Pierre Cardin en voulait 350 millions mais aurait fini par accepter la proposition plus "raisonnable" de son agence immobilière.
Le bien n'a cependant jamais été vendu et depuis le décès de Pierre Cardin, survenu le 29 décembre 2020 à l'âge de 98 ans, un litige divise les héritiers de la famille. La succession du couturier fait l'objet d'une guerre des clans entre membres de la famille, collaborateurs et amis, certains revendiquant une part de cet héritage considérable qui comprend, outre le Palais Bulles, l'empire commercial constitué par le couturier au fil des décennies.
A quelques kilomètres, la première maison-bulle complètement achevée par Antti Lovag, la maison Bernard, sortie de terre avant le Palais Bulles, se visite et accueille des expositions. Cette première œuvre de l'architecte, rappelant le Palais de Cardin, est aujourd'hui transformée en musée, offrant au public une immersion dans l'univers architectural singulier de Lovag.