118 218 apporte des réponses à tout par SMS
L'opérateur de renseignements téléphoniques lance un nouveau service pour répondre à toutes les questions que l'on se pose par SMS. Une tentative de diversification qui a fait ses preuves en Grande-Bretagne.
Un besoin urgent de connaître la date de naissance de Napoléon ? La recette du bœuf bourguignon ? L'horaire du prochain Paris-Lille ? Ca tombe bien, 118 218 vient d'ouvrir un service de renseignement par SMS baptisé "Tout sur tout" : pour 50 centimes, la réponse est garantie dans les trois minutes.
Le directeur général est le premier à le reconnaître : le marché du renseignement téléphonique ne se développe plus. D'après l'Arcep ce marché pèserait près de 160 millions d'euros par an. La filiale française du Britannique The Number en détenant 54 %. "Nous avons besoin de trouver de nouveaux relais de croissance", explique Bruno Massiet du Biest.
ChaCha, qui a ouvert aux Etats-Unis un service similaire mais gratuit en janvier 2008, annonce recevoir plus de 7 millions de SMS par mois. En Grande-Bretagne, The Number se situe légèrement en dessous. "En France, nous essaierons d'atteindre ce type de chiffre", ajoute-t-il.
Pour répondre à ces millions de textos, un premier centre d'appels spécialisé d'une grosse vingtaine de personnes a été ouvert à Paris. Les opérateurs vont d'abord chercher la réponse à la question reçue dans une base propre à 118 218, pour l'instant constituée à partir de celle de The Number. Lorsque la réponse n'est pas dans la base, les opérateurs utilisent un moteur de recherche spécifique développé par Exalead. Si le site Internet, où figure l'information est protégé par un droit d'auteur, ils citent la source. Et à chaque fois, la réponse envoyée vient alimenter la base.
Mais 118 218 peut aussi compter sur un certain nombre de partenariats signés avec des éditeurs de contenu. "Nous avions déjà des accords pour la partie renseignement téléphonique avec par exemple le Petit Futé, les Hôtels de France ou le Journal de l'Automobile. Nous en avons maintenant aussi avec PurePeople ou encore Cellfish, filiale de Lagardère qui nous fournit des informations cinéma, horoscope et divertissement au sens large."
Naturellement, la clientèle visée utilise déjà beaucoup le SMS. Mais Bruno Massiet du Biest a pour ce nouveau service des ambitions plus larges. "Les occasions de faire appel à Tout sur tout sont d'abord pratiques, comme pour obtenir les horaires de train ou la météo. Notre numéro est très connu, c'est donc plus simple de nous envoyer un SMS plutôt qu'à Météo France dont personne ne connaît le numéro." Le dirigeant voit aussi un usage plus ludique pour ce service, par exemple autour du cinéma ou des informations people. "C'est en particulier pratique lorsqu'on n'a pas envie d'attendre la réponse à une question, même si ce n'est pas important." D'après lui, le service remplirait également un autre usage : "Il y a des gens qui ont besoin de parler. Ils posent une question de philosophie, ils sont contents de la réponse, et c'est bien comme ça."
Quant au concurrent évident de Tout sur tout, l'Internet mobile, le DG de 118 218 ne le trouve pas suffisamment ergonomique pour apporter des réponses rapides à ses questions. "Certes cela va évoluer. L'iPhone, par exemple, constitue un grand bon en avant dans la facilité d'accès à l'information. Mais sur l'Internet mobile, rechercher des horaires de train ou même les coordonnées de quelqu'un dans un annuaire reste très laborieux. Tandis que poser une question par SMS est d'une efficacité incomparable."
A côté de cette exploration hors de son domaine réservé, la société compte également développer son site Internet 118218.fr, lancé en 2005. Pour l'instant, celui-ci reste confidentiel : environ dix fois moins de visiteurs uniques que les 15 millions qu'attire PagesJaunes chaque mois. "Nous avons surtout investi en développement afin d'améliorer le moteur de recherche, d'affiner les bases et de développer des interfaces Wap, Blackberry et iPhone, précise Bruno Massiet du Biest. Mais nous allons faire beaucoup plus de marketing en 2009. Jusqu'ici nous avons plutôt freiné, car nous devions monter une régie publicitaire interne. Aujourd'hui c'est fait et nous avons un début de chiffre d'affaires sur cette activité."
Ses grands projets derrière lui, 118 218 juge assurée sa position de leader des renseignements téléphoniques. "Nous devons continuer à nous battre car c'est un marché difficile et en contraction." En revanche, il reste d'après son directeur général beaucoup de choses à faire pour enrichir les services liés à la fourniture d'information. "Google n'est pas l'alpha et l'oméga de l'information. Imaginons par exemple qu'on veuille en savoir plus sur quelqu'un. Qu'est-ce qu'on dit de lui dans les journaux, sur LinkedIn, quelle est son adresse email... C'est un vrai service à rendre. Il y a encore beaucoup de choses qui n'existent pas, en particulier sur les entreprises et les personnes. Ceci quel que soit le canal de communication. Nous allons dans cette direction-là."