Failles Zero-Day : une nouvelle menace en hausse

Récemment sortie en France, la série télévisée Zero Day raconte une enquête sur une cyber-attaque mais la fiction dépasse-t-elle la réalité ?

Dans le monde réel, les failles Zero-Day font partie de la panoplie des cybercriminels et représentent un grand danger pour les entreprises. Elles vont continuer d’augmenter en 2025. Cependant, le délai entre leur découverte et leur exploitation par les cybercriminels va quant à lui uniquement diminuer, en raison d’une montée de compétences des attaquants, liée à un accès plus facile à l’IA et aux outils d’exploitation. Dans ce contexte, les organisations doivent donc combattre l’IA par l’IA, en utilisant des outils de développement qui les aident à corriger les vulnérabilités des logiciels avant que les malfaiteurs ne les découvrent.

Qu'est-ce qu'une faille Zero-Day ?

Les failles Zero-Day sont des vulnérabilités de sécurité présentes dans un logiciel, mais inconnues de son créateur ou du public. Le terme « Zero-Day » signifie que l’éditeur du logiciel dispose de zéro jour pour créer un correctif afin de combler la faille.

Cela signifie que ces menaces sont totalement nouvelles. Elles existent déjà dans le logiciel et ses mises à jour, ou elles sont exploitées pour la première fois par des cybercriminels. Comme elles ne figurent pas dans les bases de données des vulnérabilités connues, il n’existe pas de correctif ni de règles de détection en place. Même si une entreprise met à jour son antivirus quelques minutes avant une attaque, les outils traditionnels basés sur des signatures ne seront probablement pas capables d’arrêter une menace Zero-Day.

Pourquoi les failles Zero-Day sont-elles si dangereuses ?

Elles le sont car elles montrent que des cybercriminels ont trouvé un moyen d’exploiter une faille avant même qu’un correctif ne soit disponible. Le système reste donc vulnérable jusqu’à ce que l’éditeur du logiciel identifie, développe et déploie un correctif. Les attaques peuvent ainsi causer des dommages importants dans ce laps de temps critique.

Les failles Zero-Day sont-elles en augmentation ?

Selon l’édition 2023 du panorama de la cybermenace de l’ANSSI, l’exploitation de vulnérabilités Zero-Day est toujours plébiscitée par les cybercriminels. En 2024, près de 25% des failles étaient des Zero Day, selon un spécialiste de l’analyse de vulnérabilités. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025 et toucher particulièrement les chaînes d’approvisionnement logicielles. En février 2025, des chercheurs ont découvert deux exploitations actives de vulnérabilités chez Zero-Day chez VeraCore, une plateforme logicielle de gestion d’entrepôt. Ces failles étaient exploitées depuis 2020, afin de de compromettre les chaînes d'approvisionnement du secteur de la fabrication et de la distribution. Dans ces conditions, les correctifs ou les ajustements ponctuels deviennent inefficaces.

Ainsi, les entreprises ne doivent pas seulement se préoccuper des menaces Zero-Day dans leur propre environnement, mais aussi de la manière dont les cybercriminels exploitent leurs chaînes d’approvisionnement, en ciblant spécifiquement les fournisseurs et sous-traitants. Il est souvent plus difficile pour un attaquant d’infiltrer un grand groupe multinational, mais il peut y parvenir en passant par un prestataire ou un employé de la chaîne d’approvisionnement.

Que peuvent faire les entreprises pour lutter contre ces menaces ?

En 2025, les entreprises prendront pleinement conscience du raccourcissement du délai entre la découverte des failles et leur exploitation par les cybercriminels. Dans ce contexte, l’analyse prédictive jouera un rôle essentiel pour renforcer leur cybersécurité.

L’intelligence artificielle excelle dans la surveillance en temps réel et l’analyse prédictive. À mesure que les cybermenaces évoluent, il devient crucial de surveiller en continu les systèmes. Les algorithmes d’IA peuvent traiter d’énormes quantités de données à une vitesse fulgurante et fournir des informations instantanées sur la sécurité des réseaux.

Grâce à l’analyse prédictive, alimentée par l’IA, les entreprises peuvent anticiper les vulnérabilités potentielles et les corriger avant qu’elles ne soient exploitées. Cette technologie permet non seulement de surveiller les systèmes, mais aussi de prévoir des scénarios complexes, comme l’apparition d’une attaque par déni de service distribué (DDoS) en fonction des tendances historiques des données. L’IA peut améliorer les processus de test et de débogage en identifiant automatiquement les bugs, les inefficacités et les failles de sécurité, tout en proposant des correctifs et des optimisations. Les systèmes de test pilotés par l’IA génèrent des cas de test adaptatifs et priorisent les analyses critiques, améliorant ainsi la sécurité et la qualité des logiciels.

Les organisations peuvent ainsi garder une longueur d’avance sur les attaquants en utilisant l’IA pour une analyse et une anticipation en temps réel.