Windows 365 : un Windows 100% cloud qui tient en partie ses promesses
Microsoft commercialise désormais son OS sous la forme d'un abonnement cloud. Sans surprise, le système d'exploitation est proposé dans sa dernière version : Windows 11. Le JDN a testé le service dans sa configuration la plus basique, avec à la clé deux processeurs virtuels, 4 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage. L'offre est tarifée 31 euros par mois.
Première surprise, il n'est pas possible de choisir la région cloud où l'environnement sera hébergé. Par défaut, il s'agira de la région correspondant au pays de facturation. Dans notre cas, la configuration est donc déployée sur France Centre, la principale région française du cloud Azure de Microsoft. Il est néanmoins possible de modifier cette option en se rendant dans le centre d'administration Intune. Il suffit ensuite de sélectionner Appareils, puis Windows 365 et enfin Stratégies de provisionnement.

L'initialisation de l'environnement nécessite environ une trentaine de minutes, ce qui peut paraître long. C'est néanmoins le temps nécessaire à la configuration d'une instance cloud Azure avec l'ensemble de la stack Windows déployée par-dessus. Une fois l'environnement activé sur un PC, deux choix s'offrent à l'utilisateur : accéder à Windows 11 en mode web en passant par un navigateur, ou l'afficher en natif par le biais d'une application cliente baptisée Windows 365. Une app à télécharger sur le Windows Store.
En mode web, l'interface est rigoureusement la même que celle de l'OS installé en local. L'interface est néanmoins légèrement pixélisée à l'ouverture pendant quelques secondes. Principal avantage de cette version : elle intègre une barre d'outils horizontale en haut de l'écran permettant de charger des fichiers présents sur la machine hôtes (voir la capture ci-dessus). Ce n'est pas le cas dans la version native qui, sans surprise, se révèle nettement plus propre en termes d'affichage.
Dans les deux versions, le menu et l'ouverture d'application sont réactifs. Comme sur l'OS de Microsoft dans sa version traditionnelle, les applications Microsoft 365 (Word, Excel, PowerPoint, OneNote...) sont mises en avant. Il faudra néanmoins souscrire à l'abonnement correspondant pour y accéder.
Parmi les principaux désagréments, l'édition de Windows proposée par défaut est en anglais, et le clavier en mode Qwerty. Il sera nécessaire de modifier ces paramètres à la main en se rendant dans le menu paramètres (Settings en anglais) puis dans la rubrique relative aux langues (Time & language). Un simple clic permettra de basculer en mode Azerty. En revanche, la bascule de l'OS en français nécessite au préalable le téléchargement du pack correspondant à cette langue. Une fois ces manipulations un peu fastidieuses effectuées, on aboutira à une configuration pleinement utilisable pour taper un texte dans la langue de Molière.
Pour bénéficier de contenu en français au sein des applications (typiquement au sein de la page d'accueil du navigateur Edge), il faudra également sélectionner la France parmi les régions ciblées par l'OS. Une opération qui s'effectuera toujours dans le menu Time & language. Dans notre cas, cette configuration ne semble pas fonctionner. Les informations remontées par le navigateur demeurent en anglais. Autre défaut : certaines parties de l'OS reste également en anglais. C'est le cas notamment des intitulés des différents répertoires de l'explorateur de fichiers.

Reste à savoir si Windows 365 peut également fonctionner sous Mac, iOS et Android. Sur le papier, c'est bien là l'un des principaux avantages d'un OS cloud que de pouvoir fonctionner quelle que soit la machine hôte. Microsoft tient-il cette promesse ? La réponse est en partie positive. D'abord, l'éditeur de Redmond propose un mode web qui, par définition, est accessible quelle que soit la machine. Mais il a aussi développé des passerelles vers Windows 365 sous forme d'app native pour Mac, iPhone et iPad, mais également pour Android.
Via les terminaux tactiles, l'environnement implique, en mode web comme en mode natif, de faire glisser la souris sur l'interface pour manipuler les applications, ce qui est tout sauf ergonomique. L'écran de l'OS n'est en outre absolument pas adapté à celui des smartphones. Il reste dans son état initial sans être auto-adaptatif (voir la capture ci-dessus).
Avec les ordinateurs tiers (Mac ou Chromebook) dotés de souris ou de pavé tactile en revanche, pas de surprise. L'OS fonctionne et la promesse est pleinement tenue.
Au final, Windows 365 conviendra à une utilisation sur PC ou sur MAC. Il permet d'accéder à l'ensemble de ses applications et de ses données quel que soit l'ordinateur avec des performances proches d'une installation locale. Exit en revanche une utilisation en mobilité. Reste un bémol : le prix. Verser 31 euros par mois peut en effet rebuter. Rappelons que, pour les possesseurs de PC sous Windows 10 (dotés d'une puce compatible avec le module de sécurité TPM 2.0), la migration vers Windows 11 reste gratuite. Par ailleurs, l'achat d'un PC portable équipé de Windows 11 avec une capacité machine comparable à celle retenue pour notre test coûtera environ 500 euros. Finalement, on se demande si le jeu en vaut la chandelle.