Donald Trump recule sur la Fed et les droits de douane pour rassurer les marchés
En réponse à la nervosité persistante des marchés financiers, Donald Trump et ses conseillers ont revu plusieurs positions économiques, après une série de déclarations controversées qui avaient provoqué une chute brutale de Wall Street.
Tensions autour de la Fed et recul présidentiel
Depuis plusieurs jours, le président américain critiquait ouvertement Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, laissant entendre qu'il pourrait le renvoyer avant la fin de son mandat, prévu en mai 2026. Cette éventualité, jugée inédite et périlleuse par de nombreux observateurs économiques, a contribué à l'effondrement de la Bourse américaine au début de la semaine du 22 avril. L'indice S&P 500 a perdu 2,5% lundi, tandis que le Nasdaq reculait de 2,7%.
Face à ces réactions, Donald Trump a déclaré : "Non, je n'ai aucune intention de le virer. J'aimerais le voir se montrer un peu plus actif dans la mise en œuvre de son projet de baisse des taux d'intérêt", à réagi le président américain, cité par Le Monde.
Cette déclaration a été faite lors de la cérémonie d'investiture de Paul Atkins à la tête de la Securities and Exchange Commission, dans un effort visible d'apaisement envers les marchés. Dans le même temps, plusieurs membres de son entourage ont soutenu un retour à une posture plus modérée concernant les autres aspects de la politique économique.
Réorientation sur les droits de douane et départ annoncé d'Elon Musk
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a évoqué une possible réduction des droits de douane imposés à la Chine, dans un contexte de tensions commerciales persistantes. Lors d'un événement organisé par J.P. Morgan, il a affirmé que "la désescalade devrait donner au monde, aux marchés, un soupir de soulagement". Les droits actuels, fixés à 145%, sont jugés "très élevés" par Donald Trump, qui a précisé : "Ils diminueront considérablement. Mais ils ne seront pas nuls. Ils étaient nuls auparavant".
En parallèle, Elon Musk a annoncé son retrait partiel du DOGE, le département chargé des réductions budgétaires. "À partir du mois prochain, je consacrerai tout mon temps à Tesla", a-t-il déclaré, lors de la présentation des résultats de l'entreprise. Cette déclaration intervient alors que les ventes trimestrielles de Tesla ont chuté de 20% sur un an, mais que l'action du groupe a gagné 4% dans les échanges post-séance.
Repli tactique en contexte de mécontentement croissant
Les décisions annoncées surviennent dans un climat politique tendu, marqué par une chute de la popularité de Donald Trump sur le plan économique. D'après un sondage réalisé par CNBC entre le 9 et le 13 avril, 55% des Américains désapprouvent sa gestion de l'économie, contre 43% qui l'approuvent. Les hausses de droits de douane sont rejetées par 49% des sondés, et sa lutte contre l'inflation est jugée inefficace par 60% d'entre eux.
Pour Mark Spindel, gestionnaire d'investissement, la tentative de limoger Jerome Powell aurait été "un but contre son camp catastrophique". Cette remarque, citée dans Le Wall Street Journal, souligne l'impact potentiel qu'un tel acte aurait pu avoir sur la crédibilité de la Réserve fédérale et sur la stabilité financière américaine.