EDF : le groupe confirme ses bons résultats, une aubaine pour l'État

EDF : le groupe confirme ses bons résultats, une aubaine pour l'État Avec des résultats annuels solides suite à la hausse de sa production d'électricité en 2024, EDF doit désormais préparer l'avenir.

Avec la production d'électricité nucléaire en hausse, l'hydroélectricité qui coule à flots, ainsi que la hausse du solaire, de l'éolien et des exportations, 2024 était une bonne année pour EDF. Mais cela est plus nuancé en regardant le bilan des négociations commerciales, notamment concernant les contrats post-Arenh, soit l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique, tarif qui prend fin le 31 décembre. De plus, le nouveau nucléaire français pourrait poser des problèmes à l'avenir. 

Hausse du résultat net 

Les performances opérationnelles du groupe lui permettent de compenser la baisse des prix de l'électricité et de boucler 2024 avec un chiffre d'affaires à 118,7 milliards d'euros, soit un recul de 15,7% "seulement". Cependant, le résultat net progresse de 1,4 milliard à 11,4 milliards. Le groupe rencontre une dépréciation d'actifs, notamment concernant la centrale nucléaire britannique de Hinkley Point, qui rencontre des difficultés de chantier, avec une baisse de 800 millions d'euros. Une autre dépréciation d'actif de 900 millions d'euros est à noter, concernant le projet éolien en mer Atlantic Shores aux États-Unis, conséquences de la politique de Donald Trump, opposé aux éoliennes en mer. Fin janvier, le président américain a annoncé le gel de tous les projets éoliens sur des entreprises fédérales, y compris le maritime. 

2,8 milliards d'euros pour l'État

Mais bien que son bénéfice ait reculé, EDF devra verser 2,8 milliards d'euros de dividende à son seul actionnaire, l'État. En 2023, le groupe avait versé 1,7 milliard. "L'État n'est pas un meilleur actionnaire qu'un fonds privé. Il demande des dividendes quand les résultats sont bons, au lieu de penser sur le temps long et de défendre les intérêts de la nation à long terme", reproche Raphaël Shellenberger, député non inscrit du Haut-Rhin. Le groupe devrait également verser l'impôt exceptionnel qui concerne les 440 entreprises françaises qui réalisent plus de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Cette contribution devrait atteindre 41,2% du montant de l'impôt sur les bénéfices de 2024. 

Mais le groupe doit penser à l'avenir, concernant notamment le prolongement de la durée de vie de ses centrales existantes et la poursuite du programme du nouveau nucléaire visant à doter le pays de six EPR2. "Cette année, EDF a engagé une transformation profonde et l'amélioration de son efficacité opérationnelle en déployant son projet d'entreprise "Ambitions 2035" pour être au rendez-vous de la performance et des investissements nécessaires à la révolution électrique. Nous sommes convaincus que toutes ces actions continueront de porter leurs fruits dans les années à venir, et que 2025 sera une année clé pour accélerer la transition énergétique", a déclaré Luc Rémont, PDG d'EDF.