François Bayrou s'accroche malgré l'échec du conclave sur les retraites

François Bayrou s'accroche malgré l'échec du conclave sur les retraites Malgré l'impasse actée lors de la dernière séance, plusieurs organisations ont accepté de retourner à Matignon pour examiner les scénarios encore sur la table.

Quatre mois de discussions n'auront pas suffi à rapprocher les positions. Le conclave sur les retraites, engagé en début d'année par François Bayrou, s'est terminé sans accord. Au lendemain de cet échec, le Premier ministre a reçu les partenaires sociaux à Matignon pour tenter de prolonger le dialogue.

Une négociation sans issue malgré des points de convergence

Lancée en janvier, la concertation avait pour objectif de réexaminer certains aspects de la réforme des retraites de 2023. Les échanges ont permis d'identifier plusieurs pistes communes, notamment sur l'âge de départ à taux plein, l'amélioration du calcul de la pension pour les mères de famille, ou encore la gouvernance du système privé.

François Bayrou a estimé que "dans la dernière ligne droite, on est arrivé très près d'un accord historique à bien des égards", comme il l'a déclaré lors d'une allocution à Matignon, citée par Le Figaro. Il a également souligné que "le principe des règles d'âge pour garantir l'équilibre financier de notre système de retraites a été reconnu par tous".

Malgré ces avancées, le point de rupture a concerné la reconnaissance de la pénibilité. Les syndicats souhaitaient des mesures permettant des départs anticipés pour les métiers physiquement usants. Le patronat, de son côté, a rejeté toute évolution sur ce sujet, mettant en avant la prévention ou la reconversion comme alternatives. Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, a ainsi déclaré : "Le constat est fait que le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité, c'est un échec de la négociation", propos rapportés par France 24.

Une dernière tentative dans un contexte politique tendu

Dans la nuit du lundi 23 juin, après plus de sept heures d'échanges, les représentants syndicaux et patronaux ont quitté la table des négociations sans compromis. Dès ce matin, le chef du gouvernement a invité les organisations encore présentes — CFDT, CFTC, CFE-CGC, Medef et CPME — à des réunions séparées à Matignon. Cette démarche visait à "rechercher une voie de passage dans l'intérêt de notre pays", selon ses mots rapportés par BFMTV.

Les syndicats reçus ont exprimé leur déception. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a déclaré sur TF1 : "Je pense qu'il faut acter le désaccord et le cuisant échec de la discussion avec les organisations patronales qui portent une lourde responsabilité". La responsable syndicale a également rappelé que son organisation s'était engagée "jusqu'au bout" sur la question de l'équilibre financier du régime.

Du côté du patronat, la position est restée inchangée. Patrick Martin, président du Medef, a affirmé sur Franceinfo, relayé par Les Echos : "On n'a pas passé 18 journées de négociation pour faire illusion, on y est allés de bonne foi, on a fait des propositions très robustes".

Cet échec intervient dans un climat politique sous tension. La France insoumise a immédiatement appelé les partis de gauche à déposer une motion de censure contre le gouvernement. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a rappelé que "le Parlement doit avoir le dernier mot" et prévenu : "Si le Parlement n'est pas saisi, effectivement nous irons vers la censure".