Renault fait le pari de l'électrique tout en réduisant ses dépenses
Renault a publié un chiffre d'affaires stable au premier trimestre 2025, à 11,7 milliards d'euros, avec une progression notable de ses ventes de véhicules électriques et hybrides. Le groupe prévoit un plan de réduction de coûts, dans un contexte réglementaire et douanier incertain.
Une gamme électrifiée en progression
Entre janvier et mars, Renault a vendu 564 980 véhicules dans le monde, contre 549 204 un an plus tôt. En Europe, 31% des ventes ont concerné des voitures hybrides, contre environ 20% début 2024. La part de modèles entièrement électriques est passée de 8% à 13%, portée par les lancements récents de la R5, de la Scenic E-Tech et de la Dacia Spring. La R5 figure désormais parmi les cinq voitures électriques les plus vendues en Europe, comme l'a rapporté France 24.
La Sandero reste le modèle le plus vendu sur le continent. Selon les chiffres relayés par Le Figaro, l'Association des constructeurs européens indique que les immatriculations de voitures électriques dans l'Union européenne ont progressé de 23,9% au premier trimestre 2025, pour atteindre 15,2% de parts de marché.
La division automobile de Renault a généré 10,13 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en baisse de 3% sur un an. Le recul s'explique notamment par des déstockages effectués par les concessionnaires. Le mix produit, orienté vers des modèles plus chers, a eu un effet positif de 3,7 points, les prix ont contribué à hauteur de 0,5 point, tandis que les ventes aux partenaires ont reculé avec la sortie des revenus de la coentreprise Horse des comptes du groupe depuis mai 2024.
Réduction de coûts et incertitudes commerciales
Duncan Minto, directeur financier de Renault, a indiqué que l'entreprise allait engager un plan de réduction de coûts supplémentaires. Aucun montant n'a été précisé, mais des projets pourraient être reportés, dont celui du lancement d'un modèle Alpine sur le marché américain. Ce point a été évoqué lors d'un brief avec la presse.
Depuis début avril, des surtaxes douanières de 25% frappent les importations de véhicules et de pièces automobiles aux États-Unis. Si Renault n'est pas directement exposé à ces droits, en raison de son absence du marché américain, le constructeur reste prudent face aux éventuels effets indirects sur la demande globale. L'agence de notation Fitch, estime qu'aucun groupe ne sera totalement à l'abri d'une baisse de confiance des consommateurs.
Le groupe maintient néanmoins ses objectifs pour l'année, avec une marge opérationnelle attendue au-dessus de 7% et un flux de trésorerie libre d'au moins 2 milliards d'euros. Cette prévision tient compte d'un effet défavorable d'un point lié à la régulation européenne CAFE. Trading Sat rappelle que le seuil moyen d'émissions de CO₂ a été fixé à 94 g/km en 2025, contre 110 g/km en 2021, selon une analyse de Bank of America.
Parallèlement, la branche financière Mobilize Financial Services a dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 22,3%, à 1,52 milliard d'euros.