Meta collectera les données publiques de ses utilisateurs pour nourrir son IA en Europe
Meta a annoncé le 14 avril que ses modèles d'intelligence artificielle générative pourront désormais s'entraîner sur les contenus publics publiés par les utilisateurs européens de ses plateformes, comme Facebook, Instagram et Messenger.
Une collecte encadrée par la réglementation et accompagnée d'un droit d'opposition
Selon les informations relayées par Les Échos, cette collecte concerne exclusivement les publications et commentaires publics. Les données issues de WhatsApp, les messages privés entre amis et membres de la famille, ainsi que les comptes de mineurs sont exclus de ce traitement. Le groupe précise que les utilisateurs recevront dans les jours à venir une notification contenant un lien vers un formulaire leur permettant de refuser l'utilisation de leurs contenus publics. Ce formulaire est également accessible depuis les paramètres des applications concernées.
Meta indique que cette nouvelle politique vise à affiner la compréhension de ses modèles IA des "dialectes et expressions locales aux connaissances hyper-spécifiques, sans oublier les différentes façons dont chaque pays utilise l'humour et le sarcasme", selon une déclaration transmise par l'entreprise, citée sur le site de 01Net.
La société s'appuie sur un avis publié en décembre 2024 par le Comité européen de la protection des données (CEPD). Dans ce document, le comité reconnaît que l'intérêt légitime peut être considéré comme une base juridique valable pour l'utilisation de données personnelles dans le cadre du développement de modèles d'intelligence artificielle. Cette évolution intervient après la suspension en juin 2024 d'un projet similaire, à la suite de plusieurs plaintes déposées par l'association autrichienne Noyb dans onze pays de l'Union européenne, comme le rappelle CNews.
Meta AI intégré dans l'UE après plus d'un an de retard
Le chatbot Meta AI, disponible en Europe depuis fin mars, est déjà intégré à Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Toutefois, seules les données issues de Facebook, Instagram et Messenger seront utilisées pour l'entraînement. Selon BFMTV, l'entreprise précise que cet entraînement permettra à ses modèles de mieux comprendre et refléter les cultures, les langues et l'histoire des utilisateurs européens.
Jusqu'à récemment, Meta assurait que ses IA n'étaient pas entraînées à partir de données d'utilisateurs européens, en raison des réglementations européennes sur la protection des données. Le changement de position du groupe s'inscrit dans le prolongement d'une clarification attendue depuis plusieurs mois par les autorités.
"Nous avons fait en sorte que ce formulaire d'objection soit facile à trouver, à lire et à utiliser, et nous honorerons tous les formulaires d'objection que nous avons déjà reçus, ainsi que ceux qui seront soumis ultérieurement", a affirmé le groupe californien dans un communiqué.
Meta précise que cette approche n'est pas nouvelle : elle est déjà mise en œuvre dans d'autres régions du monde. Le directeur de la communication a déclaré à ce sujet, suivre "l'exemple d'autres acteurs comme Google et OpenAI".