Les comptes de la Sécurité sociale affichent un déficit réduit en 2024
Selon les comptes arrêtés par les organismes de Sécurité sociale au 14 mars 2025, actuellement soumis à audit, le déficit consolidé des régimes de base de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) s'élève à 15,3 milliards d'euros pour l'année 2024, selon Les Echos. Ce chiffre marque une amélioration de 2,9 milliards d'euros par rapport à la prévision officielle inscrite dans la LFSS adoptée en février dernier.
Cette réduction du déficit par rapport aux estimations s'explique essentiellement par un niveau de recettes supérieur à celui anticipé initialement, précise le communiqué du gouvernement. Ces recettes incluent notamment les cotisations sur les revenus d'activité ainsi que des recettes fiscales.
Concernant les dépenses, elles se révèlent conformes aux estimations de la loi de financement. Les dépenses d'assurance maladie enregistrent néanmoins une légère baisse par rapport aux prévisions initiales. Elles se sont élevées à 256,4 milliards d'euros, soit 0,5 milliard d'euros en dessous de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) rectifié dans la LFSS 2025.
Une dégradation du déficit par rapport à 2023
Malgré cette amélioration comparée aux prévisions initiales, les comptes de la Sécurité sociale se dégradent significativement par rapport à l'année précédente. En effet, le déficit affiché de 15,3 milliards d'euros en 2024 reste plus élevé de 4,5 milliards d'euros par rapport au déficit enregistré en 2023 (10,5 milliards d'euros). Cette détérioration vient interrompre une dynamique de redressement amorcée après la crise sanitaire de 2020, année durant laquelle le déficit s'était creusé à 39,7 milliards d'euros.
Le gouvernement indique à ce sujet que la réduction progressive des dépenses liées à la pandémie avait jusque-là permis d'améliorer sensiblement le solde global. Cet effet bénéfique s'est cependant limité en 2024, avec seulement 400 millions d'euros de dépenses Covid contre 1,1 milliard d'euros en 2023 et 11,7 milliards en 2022.
Par ailleurs, le ralentissement de l'inflation, établie à 1,8% en 2024, a immédiatement affecté les recettes en les freinant mécaniquement. Son impact sur les dépenses interviendra ultérieurement, suivant le rythme des revalorisations des prestations sociales.
Situation contrastée selon les branches
La situation des différentes branches de la Sécurité sociale s'avère contrastée. La branche vieillesse affiche ainsi un déficit significatif de 5,6 milliards d'euros, quasiment deux fois supérieur à celui constaté en 2023. La branche maladie présente également une dégradation importante de ses comptes, avec un déficit de 13,8 milliards d'euros en 2024, contre 11,1 milliards d'euros l'année précédente.
La branche accidents du travail-maladies professionnelles enregistre une réduction de moitié de son excédent, qui atteint 700 millions d'euros. De leur côté, les comptes de la branche famille et du Fonds de solidarité vieillesse restent stables, avec chacun un excédent constant à 1,1 milliard d'euros. Enfin, la branche autonomie retrouve une situation excédentaire après une période de déficit.
Selon les projections fournies dans le communiqué gouvernemental, cette tendance à la dégradation devrait s'accentuer en 2025, avec un déficit estimé à plus de 22 milliards d'euros pour l'ensemble des comptes de la Sécurité sociale.