Xavier Niel entravé par Giorgia Meloni dans sa course au rachat de Telecom Italia
Le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, a renforcé son emprise sur Telecom Italia via Poste Italiane, compliquant les projets de Xavier Niel et son groupe Iliad d'acquérir l'opérateur historique italien.
L'intervention de Giorgia Meloni via Poste Italiane
Poste Italiane, détenu à 64% par l'État italien, a acquis 9,8% de Telecom Italia auprès de la Caisse des Dépôts italienne (CDP). Cette transaction, orchestrée par le gouvernement Meloni, vise à limiter l'influence d'investisseurs étrangers sur le marché des télécommunications. Le financement de cette opération repose sur l'échange de 3,78% de Nexi, acteur des paiements électroniques, et un complément de 180 millions d'euros.
Le ministre de l'Économie Giancarlo Giorgetti a insisté sur l'importance de "protéger l'intérêt national" selon Le Figaro, utilisant le "golden power" pour bloquer des opérations contraires aux intérêts stratégiques italiens. Cette acquisition place Poste Italiane comme deuxième actionnaire de Telecom Italia, derrière Vivendi (23,75%), et réduit les chances de Xavier Niel de concrétiser son projet de fusion.
Les ambitions contrariées de Xavier Niel avec Iliad
Xavier Niel, via Iliad, souhaitait fusionner sa filiale italienne avec Telecom Italia, misant sur un marché des télécommunications en pleine consolidation. Le PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, a reconnu que "beaucoup de synergies industrielles" pourraient découler d'une telle alliance, d'après Les Echos. Toutefois, l'arrivée de Poste Italiane bouleverse ces ambitions.
Le gouvernement italien, via Giorgetti, s'est montré "plutôt froid" face aux projets d'Iliad et de CVC Capital Partners. Vivendi, premier actionnaire, envisageait de vendre sa part de 23,75%, suscitant l'intérêt de CVC, mais cette nouvelle donne freine également leurs négociations. Labriola a néanmoins laissé entendre que des discussions avec Iliad restaient ouvertes, malgré la préférence affichée pour une solution nationale.
Les conséquences sur le marché des télécoms italiens
L'intervention de Poste Italiane pourrait conduire à une fusion avec PosteMobile (4% du marché mobile) et Telecom Italia (37,6%), renforçant la présence de l'État dans le secteur. Cette consolidation, vue comme stratégique par Giorgia Meloni, s'inscrit dans une volonté de contrôler les infrastructures sensibles.
La réaction des investisseurs ne s'est pas fait attendre : le titre Telecom Italia a chuté de 7,59% à 0,275 euro à la Bourse de Milan. Cette baisse reflète les incertitudes quant à l'avenir de l'opérateur et la réticence du gouvernement face aux investisseurs étrangers. Poste Italiane, qui investit environ 800 millions d'euros par an dans le cloud et d'autres infrastructures, pourrait jouer un rôle clé dans la modernisation de Telecom Italia, au détriment d'Iliad et de ses ambitions d'expansion en Italie.