Renault appelle à plus de flexibilité pour la transition électrique en Europe

Renault appelle à plus de flexibilité pour la transition électrique en Europe Le PDG de Renault, Luca De Meo, exprime des réserves sur le calendrier européen pour la transition vers les véhicules électriques.

La transition vers les véhicules électriques représente un enjeu majeur pour l'industrie automobile européenne. Cependant, le PDG de Renault, Luca De Meo, estime que le calendrier fixé par l'Union européenne pour abandonner les véhicules thermiques d'ici 2035 est trop ambitieux.

La transition vers les véhicules électriques est cruciale pour réduire les émissions de carbone et lutter contre le changement climatique. Toutefois, cette transformation pose des défis considérables pour l'industrie automobile. Luca De Meo, dans une interview aux Echos, souligne que la trajectoire actuelle ne permet pas de respecter les échéances fixées sans mettre en péril l'ensemble du secteur.

"Nous avons besoin d'un peu plus de souplesse dans le calendrier," a déclaré De Meo, ajoutant que "basculer en douze ans de 10% de part de marché pour les VE à 100%, c'est vraiment très compliqué".

En 2023, les ventes mondiales de véhicules électriques ont augmenté de 35%, mais cette tendance s'est inversée en 2024. En juin, les ventes de voitures neuves dans l'Union européenne ont augmenté de 4,3%, mais les immatriculations de voitures électriques à batterie ont légèrement diminué selon Reuters. Ces fluctuations montrent l'instabilité du marché et renforcent les arguments en faveur d'une révision du calendrier.

L'échéance de 2035 pour l'interdiction des ventes de véhicules thermiques en Europe est un point de contention majeur. Luca De Meo a rappelé que dès le départ, Renault et la France avaient exprimé des réserves sur cette date, préférant viser 2040.

Le patron de Renault souligne également que les échéances plus proches, comme 2025 et 2030, posent des défis immédiats. En effet, respecter la réglementation européenne dès 2025 pourrait coûter plus de 10 milliards d'euros aux constructeurs en pénalités si les ventes de véhicules électriques ne redécollent pas. Luca De Meo insiste sur le fait que l'industrie a besoin de temps pour s'adapter et que le marché doit évoluer en conséquence.

Renault, comme de nombreux autres constructeurs, a déjà investi des milliards d'euros dans le développement de véhicules électriques. Abandonner ces efforts maintenant serait une erreur stratégique, selon le directeur général de Renault.

Il est essentiel de continuer à innover tout en trouvant des solutions pour rendre les véhicules électriques plus accessibles et attractifs pour les consommateurs. "Nous devons réduire les coûts. Les infrastructures de recharge doivent être installées beaucoup plus vite," a-t-il expliqué. Il souligne également que les véhicules électriques de nouvelle génération offrent une expérience client améliorée grâce à des architectures logicielles avancées et des mises à jour à distance, ce qui représente un progrès technologique significatif.

Selon Luca De Meo, la voiture électrique ne doit pas être la seule solution envisagée pour la décarbonation. Il propose d'explorer d'autres options comme les carburants alternatifs et les hybrides rechargeables. "La voiture électrique n'est qu'une des solutions," a-t-il déclaré. Diversifier les approches permettra de répondre aux besoins variés des consommateurs et de garantir une transition plus douce.

Luca De Meo met également en avant l'importance de rénover le parc automobile existant pour accélérer la décarbonation. "Il faudrait faciliter la tâche des consommateurs pour qu'ils puissent renouveler leur voiture," a-t-il suggéré. En adoptant une approche multi-facettes, l'industrie peut maximiser son impact sur la réduction des émissions tout en assurant une transition économique viable.