Open web : Smile Wanted lève 10 millions d'euros
La plateforme SSP française Smile Wanted, annonce ce jeudi 13 février avoir conclu un tour de table de "plus de" 10 millions d'euros auprès d'Elevation Capital Partners et Bpifrance. L'enveloppe servira à renforcer ses équipes technologiques basées à Paris et conforter le développement international de l'entreprise, où elle réalise déjà 80% de son business, notamment aux Etats-Unis, en Asie et en Europe.
Créée en 2016 à Paris, Smile Wanted se dit rentable depuis ses débuts. Employant 25 personnes, l'adtech a réalisé un chiffre d'affaires de "plus de" 20 millions d'euros le dernier exercice annuel bouclé en septembre. Jérémy Abitan, cofondateur et coCEO de Smile Wanted, va jusqu'à préciser que le dernier trimestre de l'année 2024 leur a permis de doubler leurs recettes.
Une accélération de croissance expliquée par deux virages récents qui ont également permis à l'adtech de préparer le terrain pour cette toute première levée de fonds : le lancement d'un bidder de curation sur le header bidding en avril 2022 et l'intégration à des publishers américains, il y a un peu moins d'un an. "L'intégration chez les éditeurs par le système de tags ne nous permettait pas de scaler notre développement. Avec le header bidding nous pouvons aller beaucoup plus vite à l'international", explique Jérémy Abitan.
Depuis le lancement de son bidder, la société propose aux acheteurs une centaine de critères (clics, visibilité, format, type de device, localisation, temps passé sur la page, etc.) pour sélectionner "le meilleur de l'inventaire" recherché en fonction des objectifs avant de se mettre en concurrence sur les enchères. Soit une forme de curation d'inventaires faite sur mesure, mais directement chez l'éditeur en header bidding.
De quoi lui permettre de développer son activité en intéressant davantage la demande tout en accélérant les nouvelles intégrations à l'étranger : alors qu'il y a trois ans, Smile Wanted donnait accès à une centaine d'éditeurs de la mid tail en France, aujourd'hui elle revendique 3 000 domaines dans le monde, dont plus de 20% aux Etats-Unis. "La prise de décision est beaucoup plus rapide chez les éditeurs américains ou asiatiques que chez les Européens", précise le CEO. La France compte pour 20% des url proposées, parmi lesquelles les sites du groupe Prisma et de la presse quotidienne régionale
La levée de fonds vient également conforter l'entreprise dans son ambition de s'intégrer davantage à des grands groupes d'éditeurs premium. A date, la moitié de ses intégrations sont faites en direct avec les publishers, l'autre moitié via des réseaux d'éditeurs. "Le fait d'être indépendant a ses avantages mais aussi ses inconvénients car les grandes groupes d'éditeurs exigent des garanties de solidité financière pour s'engager avec nous : le fait d'intégrer désormais grâce à cette levée des partenaires financiers de renommée va nous permettre de signer plus facilement avec de gros éditeurs premium", espère le dirigeant.
Avec de l'argent frais en poche, le patron de Smile Wanted et ses associés entendent embaucher six personnes "minimum" pour renforcer les équipes tech, data et yield, à Paris. L'entreprise n'écarte pas la possibilité d'ouvrir encore cette année son premier bureau à l'étranger, très certainement aux Etats-Unis si cela se confirme. Elle envisage déjà une nouvelle levée d'ici deux ans, encore plus significative.