Comment TF1, Canal Plus et M6 contournent AdBlock Plus
Avec un taux d'utilisation de près de 17% au cours du mois de mai 2013 selon une étude de Clarity Ray et un impact estimé à près de 150 millions d'euros sur le marché de la publicité online, le phénomène "ad-blockers" ne peut plus être ignoré par les éditeurs. Alors que certains ont accepté de tester l'offre commerciale proposée par le numéro 1 de sa catégorie, AdBlock Plus (figurant ainsi sur la liste blanche de l'extension moyennant une commission) et que d'autres envisagent une action en justice, à l'image du Geste et de l'IAB, les acteurs de la télévision ont eux amorcé une contre-attaque beaucoup plus efficace. TF1, Canal Plus et M6 arrivent ainsi d'ores et déjà à contourner l'effet de l'ad-blocker sur l'ensemble de leur inventaire vidéo. Pour y arriver, ces deux derniers ont recours à une solution technologique développée par Videoplaza, leur ad-server vidéo comme le révèle l'utilisation de l'outil de détection des tags Ghostery.
Un taux de 100% de réussite pour Videoplaza
S'il ne peut confirmer l'identité des clients pour le compte desquels il a recours à cette technologie, Frédéric Dumeny, le directeur de Videoplaza pour l'Europe du Sud, confesse volontier avoir mis au point une solution de contournement d'AdBlock Plus au taux de succès de 100%. "Le seul point d'accroche est sur Internet Explorer 6 où la publicité n'est pas cliquable", précise-t-il. A noter que l'outil ne semble pas fonctionner avec la solution d'ad-blocking de Ghostery. Lorsque cette dernière est activée, l'accès au contenu vidéo est tout simplement bloqué.
Le gain est conséquent pour les utilisateurs dont jusqu'à 30% des internautes peuvent utiliser un ad-blocker."Notre métier est de défendre les intérêts de nos clients face au fléau des ad-blockers qui se répand", explique Frédéric Dumeny. Une posture que son ad-server est pour l'instant le seul à adopter. Qu'il s'agisse d'OAS, de SmartAdserver ou encore StickyAds TV... Les acteurs les plus visibles en France se sont montrés étonnement peu actifs sur la question. Frédéric Dumeny a son explication : "Nous sommes le seul ad-server à facturer au CPM livré car c'est une pratique obligatoire en Suède d'où nous provenons. Les autres facturent à la requête ad-server et gagnent donc de l'argent que l'ad-blocker soit installé ou non". Ce qui expliquerait leur manque d'empressement à développer une alternative.
De fait un acteur comme TF1 qui a recours à OAS pour servir ses publicités vidéos a, lui, été obligé selon nos informations de se tourner vers un autre acteur, Secret Media. La technologie développée par Frédéric Montagnon s'attache à crypter la totalité de la chaîne de distribution de la publicité pour que l'ad-blocker n'arrive pas à l'identifier comme telle. Sauf qu'elle prélève au passage 30% des revenus générés...TF1 passe par la technologie de Secret Media