Contre Slack, Microsoft Teams remporte la bataille... des tarifs

Contre Slack, Microsoft Teams remporte la bataille... des tarifs Microsoft doit, entre autres, le succès de sa messagerie d'équipe à une politique tarifaire agressive. Pionnier du marché, Slack peut se prévaloir d'un impressionnant écosystème applicatif.

En termes d'adoption, Teams a définitivement gagné la bataille face à Slack. D'après un récent sondage JDN / Club Décision DSI mené auprès d'entreprises françaises, majoritairement des PME, la part de marché de la messagerie collaborative de Microsoft est passée de 6 à 33% entre 2018 et 2019. Mécaniquement, celle de Slack baisse de 14 à 8%. A juste titre, la firme de Redmond peut fanfaronner en déclarant que Teams est, dans son histoire, l'application qui a connu la croissance la plus rapide. Un pied de nez quand on sait que Microsoft avait envisagé un temps de racheter Slack. La suprématie de Teams devrait être encore confortée avec la fusion annoncée de la messagerie d'équipe avec Skype for Business. Selon une étude de Spiceworks, ce dernier est de loin le module de chat d'entreprise le plus utilisé dans le monde (44%). Au-delà des qualités intrinsèques de Teams et de son enrichissement permanent, Microsoft doit ce succès éclair à son modèle tarifaire. En certains points, il rappelle celui appliqué à Power BI, son outil de business intelligence qui comme Teams, connaît une progression fulgurante.

Slack vs Teams : comparatif de tarifs
  Microsoft Teams Slack
Version gratuite Les plus : Recherche et messages illimités, appels audio et vidéo en ligne, partage d'écran. Les limites : 300 utilisateurs maximum, 2 Go par utilisateur et 10 Go  d'espace de stockage partagé, pas de support et d'outils d'administration, sécurité a minima. Les plus : chaînes publiques et privées illimitées. Les limites : Seuls les 10 000 messages les plus récents sont conservés. Si un compte dépasse la limite de stockage de 5 Go, Slack archive les fichiers les plus anciens. Un compte peut accueillir jusqu'à 10 applications tierces ou personnalisées.
Versions payantes (tarifs avec engagement annuel) Office 365 Business Essentials : 4,20 euros HT par utilisateur et par mois. Les plus : les versions web de la suite incluses (Word, Excel, PowerPoint, OneNote, Outlook…), support web 24/7, outils d'administration, authentification multifacteur. Les limites : 300 utilisateurs maximum, 1 To de stockage par utilisateur. Slack Standard : 6,25 euros HT par utilisateur et par mois. Les plus : archives complètes, intégrations d'applications en nombre illimité, authentification avec un compte Google existant. Les limites : appels de groupe (en audio et en vidéo) limités à 15 participants, 10 Go de stockage de fichiers par utilisateur.
Office 365 Business Premium : 10,50 euros HT par utilisateur et par mois. Les plus (par rapport à la version Essentials) : accès aux versions desktop des applications de la suite, audioconférence en option. Les limites : 300 utilisateurs maximum, 1 To par organisation plus 10 Go par licence. Slack Plus : 11,75 euros HT par utilisateur et par mois. Les plus (par rapport à la version Standard) : authentification unique SAML 2.0, engagement contractuel de disponibilité, support 24/7 avec un temps de réponse garanti de 4 heures. Les limites : 20 Go de stockage de fichiers par utilisateur.
Office 365 E3 : 19,70 euros HT par utilisateur et par mois. Les plus (par rapport à la version Premium) : nombre d'utilisateurs illimité. Les limites : 1 To par organisation + 10 Go par utilisateur. Slack Enterprise : NC

Comme Slack, Microsoft propose une version gratuite de son application. Dédiée aux organisations de moins de 300 collaborateurs, cette déclinaison est livrée avec les éditions web de Word, Excel, PowerPoint et OneNote. Le nombre de messages est illimité. En revanche, le stockage, lui, est limité à 2 Go par utilisateur et à 10 Go  d'espace partagé. Il ne faut pas compter non plus sur des services de support, de sécurisation (seul le chiffrement des données est activité) et d'administration ni sur un engagement contractuel de disponibilité.

Pour lever ces restrictions et gagner en fonctionnalités, il faudra passer aux versions payantes d'Office 365. En entrée de gamme, les PME pourront recourir à Office 365 Business Essentials et Office 365 Business Premium. Ces abonnements donnent accès aux versions desktop d'Outlook, Word, Excel, PowerPoint et OneNote et à d'autres services de la suite bureautique de Microsoft (OneDrive, SharePoint, Planificateur, Yammer…). Dans ces versions, le nombre d'utilisateurs reste restreint à 300 utilisateurs. Pour disposer d'un nombre d'utilisateurs illimité, on devra souscrire à Office 365 E3 dont le prix est presque le double de celui d'Office 365 Business Premium.

Les entreprises déjà clientes de la suite collaborative de Microsoft seront évidemment incitées à utiliser Teams.

Slack, une galerie d'applications hors pair

De son côté, Slack a fait le choix pour sa version gratuite de proposer un nombre illimité de chaînes collaboratives publiques et privées. En revanche, seuls les 10 000 messages les plus récents sont conservés et un espace de travail ne peut accueillir plus de dix applications tierces ou personnalisées.

Dans ses versions payantes, l'éditeur californien lève ces restrictions. Avec l'édition Standard, les membres d'une équipe ont accès à une galerie impressionnante de 1 800 applications qui vont des bots aux services d'assistance client et d'analyse des données. Devenue une véritable plateforme d'applications, la solution de team messaging de l'éditeur de San Francisco peut s'interfacer avec les services d'Office 365, de G suite ou d'Atlassian. A titre de comparaison, Teams revendique "plus de 140 applications et services intégrés".

Face à la notoriété de Microsoft et à sa présence historique en entreprise, Slack a pour lui d'être le pionnier du marché de la messagerie collaborative. Au fil des années, la solution à l'interface épurée s'est solidement ancré au cœur des équipes de développeurs. Les directions achats auront du mal à leur faire changer d'environnement de travail sur le seul argument du prix d'abonnement.