Upflow lève 15 millions d'euros pour faciliter le paiement BtoB

Upflow lève 15 millions d'euros pour faciliter le paiement BtoB Créée en 2018, la fintech française Upflow propose une solution de collecte des paiements entre les entreprises pour éviter les impayés.

Finies les factures qui traînent ? C'est en tout cas la promesse de la start-up française Upflow. Elle propose aux entreprises une plateforme de paiement afin de faciliter le règlement des factures. L'entreprise vient de boucler un tour de table de 15 millions d'euros mené par l'américain 9yards. Parmi les investisseurs, la société française eFounders figure à côté de plusieurs entrepreneurs dont Maximilian Tayenthal (N26), Pierre-Dimitri Gore-Coty (Uber) ou Raphael Johnen (Auxmoney). En septembre 2019, Upflow avait déjà levé 2,5 millions d'euros auprès d'eFounders, mais aussi Kima Ventures, le fonds d'investissement de Xavier Niel (Iliad).

"Nous étions rentables quand nous avons levé les fonds"

"Il y a beaucoup d'acteurs sur le marché qui sont des services externalisés de recouvrement. Pour nous, le gros du problème est technologique", explique Alexandre Louisy, PDG d'Upflow. Pour se distinguer des entreprises concurrentes, dont GCollect ou Rubypayeur, sa solution propose aux entreprises un nouveau système de paiement des factures lorsqu'elles s'adressent à leurs clients. Le problème des impayés serait davantage un souci de communication entre les entreprises et lié au choix des moyens de paiement à en croire Uplflow. De même que l'utilisation de tableaux Excel pour référencer les mauvais payeurs serait une aberration en 2021 pour Alexandre Louisy. Le système Upflow met à disposition une page de paiement à destination de l'entreprise au moment de régler une facture, à l'image d'un check-out sur Amazon avec plusieurs moyens de paiement possibles.

Consolider ses positions

Avec cette nouvelle levée de fonds, Upflow annonce vouloir poursuivre le développement de son offre BtoB, mais aussi s'implanter à New-York en ouvrant un bureau et y recruter une quinzaine de collaborateurs. "La moitié de nos clients est aux Etats-Unis, c'est pour ça qu'on y est focalisés", précise le dirigeant de la start-up. Les Américains en avance sur les Européens ? Ce n'est pas l'avis d'Alexandre Louisy : "Payer par chèque en Europe, c'est old school. Aux Etats-Unis, c'est très fréquent et un gros problème pour les sociétés." Il pointe aussi un manque de maturité sur le marché du paiement entre entreprises qui serait à l'origine de la forte proportion de clients d'Upflow outre-Atlantique.

Une grande partie des investissements sera également consacrée à l'amélioration du produit et sa diffusion. En plus des efforts à mener pour rendre compatible la plateforme Upflow avec les solutions de paiement déjà existantes, une deuxième difficulté est apportée par l'intégration du système comptable des entreprises avec les plateformes : "Ça a l'air simple, mais les intégrations avec les systèmes financiers, c'est très dur. Il y a les factures, mais aussi les avoirs et plein d'autres opérations". Une raison qui expliquerait l'absence de leader sur ce marché.

La viralité pour se développer

Les fonds serviront à développer la stratégie marketing, mais Alexandre Louisy compte sur la viralité de son système et le bouche à oreille pour encourager les entreprises à l'adoption de sa solution. Lors de l'étape du paiement des factures, la page de check-out, standardisée pour toutes les entreprises, servira de vitrine à Upflow.

La start-up profite de cette phase de levée pour se développer. "On ne va probablement pas être rentables dans les prochains mois à cause des recrutements et de nos investissements, mais on l'était quand on a levé les fonds", précise Alexandre Louisy. Son entreprise revendique plusieurs centaines de clients pour le moment. Elle se finance grâce à un abonnement basé sur le chiffre d'affaires des entreprises et non pas sur le montant de leurs impayés.

A terme, Alexandre Louisy voit large et considère que de très nombreuses entreprises auront intérêt à utiliser son système : "N'importe quelle boite BtoB peut nous utiliser dès qu'elle a plus de 50 factures par mois."