Le bilan des négociations annuelles obligatoires dans le secteur bancaire

Dans un secteur bancaire en mutation, un contexte social tendu et et chute des marges d'intermédiation, les salariés des banques françaises voient leur salaire stagner.

Important rendez-vous social de l’année, les NAO menés par les syndicats, notamment le SNB/CFE-CGC, 1er syndicat de la branche bancaire en France et les établissements financiers de l’hexagone ont abouti, dans la majorité des cas, à la signature d’un accord, notamment dans les grands groupes. Les Accords restent faibles dans un contexte social et économique tendu avec des perspectives incertaines pour la banque de détail. Pour comparatif les hausses collectives dans le secteur ont diminué de moitié en 10 ans. Cette année, les augmentations collectives obtenues oscillent entre +0,5 et +0,7% ou, comme ce fut le cas l'an dernier dans certains établissements bancaires, par le versement d'une prime ponctuelle dites Macron.

Banque par banque les résultats montrent la prudence des établissements à s’exposer à une hausse des charges de fonctionnement. Chacune essayant de maîtriser sa masse salariale.  

A la BNP Paribas SA, après un mouvement de contestation sur les négociations salariales 2018-2019 mené par le SNB/CFE-CGC, la première Banque de France a obtenu une augmentation de 0,5%, avec un plancher de 250 euros par an réservée aux salariés gagnant moins de 60 000 euros ainsi qu’une prime Macron 2 de 450 euros versée jusqu'à 54 765 euros de revenus annuels.           

A La Société Générale, elle, n'a pas obtenu l’augmentation tant désirée, combat du SNB/CFE-CGC depuis maintenant dix ans. Deux types de primes Macron distincts ont été obtenu, une de 550 euros réservée aux salariés gagnant moins de 36 510 euros. Et une seconde de 400 euros pour les salaires inférieur à 54 765 euros. En parallèle, tous les collaborateurs ont obtenu une hausse de la cotisation patronale sur la retraite complémentaire et une revalorisation des tickets restaurant.  

Au Crédit Mutuel Alliance Fédérale (13 fédérations Crédit Mutuel ainsi que le CIC), un accord pour le versement d'une prime Macron de 750 euros a été obtenu, en revanche aucune signature pour une augmentation générale, la direction ayant proposé d’intégrer les augmentations individuelles dans l’enveloppe globale.

A HSBC, un accord d’une prime Macron de 650 euros (jusqu’à 54 000 euros de revenu annuel) a été signé avec une mesure d’augmentation généralisée pérenne de 0,5%.

Au LCL, aucun syndicat n’a signé l’accord NAO proposant une prime Macron de 450 euros pour les salaires inférieurs à 30 000 euros de revenus et une prime Macron de 400 euros pour les salaires de 30 001 euros à 40 000 euros. L’accord prévoyait aussi une enveloppe Egalité Pro de 300 000 euros.

Pour information, le Crédit Agricole a obtenu une prime Macron de 700 euros pour tous. Plus tôt dans l’année la direction avait proposé 0,3% d’augmentation provoquant la colère des syndicats.

Au sein du Groupe BPCE, les sorts sont proches pour les différentes entités, Les Banques Populaires ont ainsi obtenu une augmentation de 0,6% pour les revenus inférieurs à 50 000 euros, avec un plancher de 200 euros. Les Caisses d'Epargne, elles, ont obtenu à une augmentation de 0,5% pour tous les salariés. Le Groupe BPCE est le seul à avoir refusé le versement d’une prime Macron en 2020.

Cependant, deux Banques Populaires sous la pression des syndicats ont été obligé de ne pas respecter la consigne des dirigeants : Banque Populaire Occitane a ainsi versé 500 euros jusqu’à 54 000 euros de revenu annuel et Banque Populaire du Sud a décidé d’un versement d’une prime Macron de 700 euros pour tous. La colère dans les autres banques a entraîne à la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique un débrayage le 4 février 2020 et un appel à la grève à la BRED qui a eu lieu le 30 janvier 2020.

Ces NAO 2020 confirme la difficulté des établissements financiers à avoir une démarche positive à la table des négociations malgré les efforts constructifs du SNB/CFE-CGC à arracher de substantielles revalorisations pour les salariés, grands perdants d’un secteur fragilisé où explosion des incivilités et charges de travail insupportables sont le quotidien.